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Syrie : l'utilisation d'armes chimiques continue

La Turquie dont les troupes combattent depuis fin août dans le nord de la Syrie, a accusé le 27 novembre 2016, l'organisation Etat islamique d'avoir recours à des armes chimiques. La révélation n'est pas fracassante. Gaz moutarde, gaz sarin, chlore...Ces armes interdites sont utilisées en toute impunité dans le conflit syrien. Toutes les enquêtes le confirment mais la situation perdure.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
A Alep en Syrie, septembre 2015: un homme se protège le visage après une attaque de Daech au gaz moutarde. (Mamun Ebu Omer / Anadolu Agency / AFP)

La dernière enquête conjointe des Nations unies et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) publiée en août 2016, avait conclu que les forces du président syrien Bachar al- Assad s'étaient rendues coupables de deux attaques toxiques et Daech d'une troisième.

Les recherches menées pendant un an en Syrie, portaient sur neuf attaques perpétrées dans sept régions du pays, où une enquête de l'OIAC avait déjà établi que des substances chimiques avaient probablement été utilisées.

D'où viennent ces armes?
Selon le Wall Street Journal, l'organisation de l'Etat Islamique se serait procuré le gaz toxique  dans les stocks du régime de Bachar el Assad qui a reconnu pour la première fois en 2012 posséder des armes chimiques. Un arsenal estimé à "des centaines de tonnes" par le centre d'études sur la non-prolifération à l'institut Moterey, aux Etats-Unis.
D'autres hypothèses n'écartent pas la possibilité d'une fabrication de gaz moutarde  par Daech comme le souligne la BBC qui cite une source américaine.

Une  "ligne rouge" maintes fois franchie?
L'Etat islamique n'est pas le seul mis en cause. Le régime de Damas a été le premier à faire usage d'armes chimiques dès 2013 malgré la mise en garde solennelle du président américain qui avait parlé d'une «ligne rouge» un an plus tôt.
L'attaque la plus importante a eu lieu près de Damas où du gaz sarin a été utilisé  contre des secteurs aux mains des rebelles. Les Etats-Unis, la France et l'ONU notamment ont confirmé l'usage de gaz toxiques.
En septembre 2014, les enquêteurs de l'organisation pour l'interdiction des armes chimiques confirment l'usage de chlore dans le nord et le centre de la Syrie sans nommer les coupables.
L'ONU pointe du doigt le régime de Bachar le Assad.

Un stock inépuisable?
Théoriquement, Damas n'est plus censé avoir d' armes chimiques. Face à la menace des Occidentaux, un accord americano-russe avait été trouvé en 2013 pour éviter  de «punir» Assad. Il prévoyait le démantèlement de l'arsenal non conventionnel mais cette opération complexe peut prendre du temps. Malgré la destruction d'une certaines quantité de composants chimiques convoyés par le régime, le stock est loin d'être épuisé.

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