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Baisse des touristes chinois en France : "La fin de l’état d’urgence serait un signal très fort"

En 2016, le nombre de touristes chinois en France devrait baisser de 25% par rapport à l'année dernière. Pour attirer à nouveau ces touristes dans notre pays, le gouvernement doit annoncer plusieurs mesures. Il faudra surtout les rassurer sur la sécurité, explique à franceinfo Arthur Courtinat, directeur exécutif du réseau d'agences Maisons du voyage. 

Article rédigé par franceinfo, Marie Bernardeau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Des touristes chinois devant l'entrée de la Cathédrale Notre-Dame à Paris, le 23 juin 2014. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Les touristes chinois boudent la France. En 2016, leur nombre chinois devrait baisser de 25% par rapport à l’année dernière. Une baisse reconnue par le ministre des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault. "Mais il y a encore 1,6 million chinois [qui viennent en France]. Nous allons améliorer l’offre française, pas seulement en terme de sécurité qui est une priorité, mais aussi en terme d’offre", a-t-il déclaré après un voyage à Pékin, en Chine.

Un comité interministériel, présidé par le Premier Ministre, doit d'ailleurs se réunir dans les prochains jours pour annoncer plusieurs mesures. Pour Arthur Courtinat, directeur exécutif du réseau d’agence Maisons du voyage, il faut "rassurer" ces touristes.

franceinfo : Qu’est-ce qu’il faut faire pour faire revenir les touristes chinois en France ?

Arthur Courtinat : Il faut les rassurer, dans un premier temps. Le blocage vient d'une mauvaise image de la France, et tout particulièrement de la sécurité à Paris. Les attentats ont amplifié cette mauvaise image mais il y avait aussi des sujets de petites délinquances dont ont été régulièrement victimes les touristes chinois. C’est très important de rassurer, mais aussi de ne pas s’enfermer dans un discours uniquement tourné autour de la sécurité, de redonner l’envie de venir.

La sécurité, c’est un point important pour tous les touristes, mais encore plus pour les Chinois ?

L'Asie et la Chine sont des régions extrêmement sûres, où il est très facile de voyager. (...) Les voyageurs s'y sentent en parfaite sécurité. Que la réciproque ne soit pas vraie est quelque chose que les touristes chinois, japonais, ou coréen ont beaucoup de mal à comprendre et à accepter.

Les touristes chinois boudent la France ou seulement la région parisienne ?

Un peu des deux. Paris est une étape incontournable en France, parce que toutes les liaisons aériennes chinoises directes vers la France arrivent à Paris. Se pose alors la question de la sécurité du trajet entre Paris et l’aéroport, la question de l’hébergement, la question de la fréquentation des lieux touristiques. L'autre mauvaise nouvelle après l'attentat du 14 juillet, c'est que ce n'est pas seulement Paris qui est concerné mais Nice aussi. Cela a ajouté une deuxième région très fortement touristique à cette image d’insécurité.

Quand Jean-Marc Ayrault dit "on va prendre des mesures concrètes, des mesures urgentes", vous attendez quoi ?

J’attends d'abord qu’il les précise. Pour le moment, c’est une idée générale positive. La fin de l’état d’urgence serait un signal très fort. C’est aussi important d’apporter de la réassurance là où les informations négatives circulent, c’est-à-dire sur les réseaux sociaux, et avoir une campagne adaptée en Chine. Nous, en terme de marketing, nous ne communiquons qu’à travers WeChat, la plate-forme de réseau social la plus importante en Chine. Faire venir des agents de voyages chinois à Paris et en France est une autre idée. Actuellement, nous avons un groupe qui revient de Provence absolument ravi, après un voyage dans des conditions magiques grâce à la météo des derniers jours. Faire témoigner ces personnes, et les faire témoigner dans leur culture, avec leur mot, à travers leurs réseaux sociaux, est probablement quelque chose qui peut aider à rassurer.

Arthur Courtinat, directeur exécutif du réseau d'agences Maisons du voyage : "Il faut rassurer les touristes chinois."

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