Indre-et-Loire : le centre de "déradicalisation" de Pontourny n'a plus aucun pensionnaire
Ouvert en septembre, le centre de "déradicalisation" de Beaumont-en-Véron a vu partir mercredi son dernier pensionnaire. L'avenir de l'établissement est désormais en suspens.
"Un petit laboratoire d'expérience." Voilà comment une source proche du dossier qualifiait ce qui se jouait entre les murs du centre de Pontourny, à Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire). Mais "l'expérience" est en train de tourner court. Le premier et unique centre de "déradicalisation" de France a perdu mercredi 8 février son dernier pensionnaire, comme le rapporte Europe 1. Une information que franceinfo est en mesure de confirmer.
Des départs en série
L'avenir du site en question
Dans ce contexte, quel avenir pour le centre de Beaumont-en-Véron ? La question est, pour l'instant, en suspens. Vendredi 27 janvier, le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, excluait toute fermeture, tout en reconnaissant que les "premiers résultats montrent qu'il faut encore continuer à travailler". "Ça va continuer, il faut que ça continue, le travail peut porter ses fruits", confie un encadrant à franceinfo.
De son côté, le député (PS) d'Indre-et-Loire, Laurent Baumel, indique à franceinfo qu'un comité de suivi doit se réunir vendredi 10 février. Ce comité devait, à l'origine, discuter du cas de Mustafa S., "une nouvelle erreur de recrutement dans le centre puisque cet individu avait sa place en prison", affirme l'élu socialiste. Mais, ajoute-t-il, "s'il n'en reste plus [de pensionnaires], c'est aussi un sujet".
Parmi les habitants de Beaumont-en-Véron, certains réclament clairement la fin de l'expérience. L'association "Radicalement digne de Pontourny", hostile au projet depuis le début, organise samedi 11 février une manifestation pour réclamer "la fermeture immédiate du centre". "L'Etat s'est moqué ouvertement et effrontément de la population bellimontoise en lui mentant constamment sur le profil des pensionnaires accueillis au sein de l'établissement", écrit l'association, avant d'ajouter : "Devons-nous attendre que l'une de ces personnes 'pose souci' pour que l'on mette fin à cette expérimentation en milieu ouvert et habité ?"
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.