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Matthieu Suc : "Les femmes sont parfois plus déterminées que les hommes dans le djihad"

Les trois femmes qui ont été interpellées jeudi soir à Boussy-Saint-Antoine "préparaient vraisemblablement de nouvelles actions violentes et de surcroît imminentes". "Certaines femmes, généralement jeunes, sont tout autant radicalisées que les hommes" a expliqué Matthieu Suc, journaliste et auteur du livre Femmes de djihadistes. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Matthieu Suc, journaliste et auteur du livre "Femmes de djihadistes" (Radio France)

Trois femmes ont été interpellées jeudi soir à Boussy-Saint-Antoine en lien avec l’enquête sur la voiture contenant des bonbonnes de gaz découverte à Paris le week-end dernier. Elles sont décrites comme "radicalisées et fanatisées" par le ministre de l'Intérieur. Elles "préparaient vraisemblablement de nouvelles actions violentes et de surcroît imminentes", a-t-il ajouté. Matthieu Suc, journaliste et auteur du livre Femmes de djihadistes, a expliqué vendredi sur Franceinfo que "les femmes sont parfois plus déterminées que les hommes dans le djihad".

On parle peu des femmes dans le djihad. Quel est le rôle défini pour elles par le groupe Daech ?

Matthieu Suc : Pour le moment, la doctrine du groupe État islamique est constante. Les femmes ne participent pas aux attentats. On respecte le principe de non mixité. Les hommes sont la chair à canon qui va mourir dans les opérations kamikazes et les femmes sont chargées d’assurer la pérennité du califat en enfantant 'les lionceaux du califat'. Elles sont également une sorte de caution morale de soutien aux djihadistes.

Est-ce que leurs passages à l’acte restent exceptionnels ?

Il est rare mais prévisible. Certaines femmes, généralement jeunes, sont tout autant radicalisées que les hommes. Pour accéder au statut de martyr, elles sont prêtes à passer à l’acte.

On a une fausse image du rôle des femmes dans le djihad ?

Les femmes ont souvent un rôle moteur. La prise de conscience a été la photo d’Hayat Boumeddiene [la compagne du tueur de l’Hyper Cacher, NDLR] posant avec une arbalète. On pouvait voir son plaisir manifeste à prendre des pauses guerrières. En terme de religion, elles sont beaucoup plus calées que les hommes. Dans le fait de passer martyr, il y a une affirmation de soi. Je passe à l’acte, j’agis. Je ne suis pas passive.

Matthieu Suc, journaliste et auteur du livre Femmes de djihadistes : "Certaines femmes, généralement jeunes, sont tout autant radicalisées que les hommes"

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