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Une mère suspecte son ex-mari d'avoir enlevé leur fille de 3 ans pour l'emmener en Syrie

La mère de Lila se dit "persuadée à 1000%" que son ex-époux est parti faire le jihad en Syrie avec leur fille.

Article rédigé par franceinfo
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Magali Laurent, la mère de Lila, lors de sa conférence de presse, le 2 novembre 2015 à Lille (Nord). (LA VOIX DU NORD / DAILYMOTION)

Une mère de 35 ans a lancé, lundi 2 novembre, un appel "à l'Etat français et aux autorités compétentes" après l'enlèvement présumé de sa fille de 3 ans par son ex-mari, craignant qu'il soit parti faire le jihad en Syrie, comme le relaie La Voix du Nord"Ça va être le combat de ma vie, je remuerai ciel et terre pour la retrouver, mais je vais avoir besoin d'aide", a déclaré Magalie Laurent, qui vit à Puteaux (Hauts-de-Seine), lors d'une conférence de presse organisée à Lille (Nord) par son avocat, Frank Berton.

Un appel localisé près de la frontière syrienne

Le 20 octobre, son ex-mari, un Franco-Tunisien de 36 ans, se rend à son domicile pour chercher la petite Lila et partir en vacances en Tunisie. Mais le 27 octobre, jour où ils devaient être de retour en France, la mère de famille reçoit un appel téléphonique de la sœur de son ex-mari "disant qu'ils étaient en Turquie et qu'ils ne reviendraient pas (...) Je suis persuadée à 1000% que son plan est d'aller en Syrie", a-t-elle expliqué, en larmes. Comme l'explique Le Figaro, la police a pu retrouver rapidement la trace des derniers appels du père. "Un des appels a bien été localisé à quarante kilomètres de la frontière syrienne", a précisé au quotidien l'avocat Frank Berton.

Le couple s'était rencontré lors de vacances en Tunisie en 2007. Après un mariage civil et la naissance de leur fille, tout a basculé au début de l'année 2014 avec le licenciement du mari, pour faute grave, de son poste de chef de réception d'un grand hôtel parisien. "Il a eu des activités illégales et quand je l'ai appris, pour moi, c'était fini", a expliqué son ex-épouse, précisant qu'ils avaient divorcé fin 2014.

"Que les moyens de l'Etat se mettent en mouvement"

Magali Laurent a ensuite décrit la radicalisation de son ancien époux : "Physiquement, il avait la barbe, mettait la djellaba, ne travaillait pas et passait ses journées à la mosquée. Il avait fait le pèlerinage à La Mecque, avait des propos extrêmes, cautionnant [les attentats de] Charlie Hebdo." La garde de l'enfant se passait toutefois bien, lui vivant à Nanterre et elle à Puteaux. L'homme "était un bon papa", a-t-elle affirmé, précisant qu'il s'était rasé la barbe et s'était remis au sport cet été.

Me Berton a précisé que la plainte pour enlèvement d'enfant ne pouvait juridiquement être déposée qu'à partir de lundi, en raison de la fin des vacances scolaires dimanche, soulignant que la brigade criminelle de Nanterre a été saisie. "Mais on a bon espoir que le parquet antiterroriste puisse se saisir" de l'affaire, a-t-il dit. Maintenant, il faut que les moyens de l'Etat se mettent en mouvement, le Quai d'Orsay, les Affaires étrangères, bien évidemment, avec les contacts en Turquie, mais aussi peut-être en Syrie, et surtout le président de la République et le Premier ministre."

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