Tunisie : réouverture du musée du Bardo sur fond de chute touristique

Le président du Syndicat national des agences de voyage en France (SNAV), Jean-Pierre Mas, reconnait que le tourisme en Tunisie a été touché par l’attaque sanglante menée le 18 mars contre le musée du Bardo à Tunis. Les réservations, dit-il, sont en baisse de 60%, un taux estimé ce lundi, date de la réouverture du musée, très prisé habituellement des vacanciers.

Des traces toujours visibles 

Dans les escaliers du musée, des murs sont encore criblés de balles et de grenades. A l'heure de la réouverture, c'est ce que découvre Ahmed, un Tunisien qui avait l'habitude d'amener ses clients au musée. Il est venu se recueillir sur les lieux de l'attaque. "Jamais de la vie ", dit-il, "on aurait pensé que des gens puissent s'attaquer à notre patrimoine et à notre histoire ". Et si les Tunisiens regardent à présent vers l'avenir, il y a désormais une stèle à l'entrée du musée, avec les 22 noms des victimes.

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— Gaele Joly (@joelgaly) March 30, 2015

Un Français, de passage à Tunis pour affaires, visite le Bardo comme si de rien n'était, en affirmant qu'il n'a pas peur. Une Suisse de Genève, Suzanne, partage ce sentiment.

"On pense que ce musée est très important pour le pays et c'est aussi une reconnaissance pour la Tunisie qui est un pays d'ouverture."

Réouverture du #Bardo aujourd'hui. Les traces de la barbarie... pic.twitter.com/FINisIjGBY

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Un impact immédiat sur le tourisme

Aussitôt connu l’attentat du 18 mars, les agences de voyage ont été sollicitées. D’après le président du SNAV, "il y a eu peu de demande de rapatriement, quelques dizaines ". Les annulations de voyage ont été "assez faibles " aussi, ajoute-t-il, "de l’ordre de quelques centaines et elles concernent plutôt des reports ". En revanche, les projets vers la Tunisie sont bien plus impactés.

"Ce qui est beaucoup plus significatif à une période au cours de laquelle on réserve beaucoup, ce sont les baisses de réservation pour la Tunisie, pour les vacances de printemps et d’été. On est à moins 60% par rapport au niveau de l’an dernier."

A la question de savoir si lui-même irait passer ses vacances d’été en Tunisie, Jean-Pierre Mas n’hésite pas une seule seconde.

"C’est oui et très clairement. D’ailleurs je vais aller en Tunisie dans les semaines qui viennent pour rencontrer les professionnels tunisiens du tourisme pour leur témoigner notre soutien et voir comment on peut pratiquer avec eux une relance du voyage."

Après l’attentat qui a notamment touché des passagers en escale à Tunis, les organisateurs de croisières ont suspendu leurs arrêts dans les ports tunisiens.