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Tunisie : vers une escalade de la crise ?

Alors qu'ont lieu les funérailles ce vendredi de l'opposant politique assassiné en milieu de semaine, le principal syndicat tunisien appelle à la grève générale. De leur côté, les islamistes au pouvoir ont rejeté la formation d'un nouveau gouvernement de technocrates proposée par le Premier ministre. Une nouvelle journée de tension à suivre en direct sur France Info.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

Journée cruciale ce vendredi en Tunisie. Deux jours après son
assassinat, des centaines de Tunisiens sont attendus aux funérailles de
l'opposant Chokri Belaïd dans le sud de Tunis. Au même moment, d'imposantes
manifestations sont attendues dans les rues des principales villes du pays
après l'appel à la grève générale lancée par l'UGTT, le principal syndicat
égyptien avec ses 500.000 membres. La présidence et le ministère de l'Intérieur
ont appelé les Tunisiens à manifester dans le calme, mais cela pourrait ne pas suffire.

L'ambassade de France appelle à la prudence

Dès jeudi, les professeurs, magistrats et avocats ont cessé le
travail et le ministère de l'Enseignement a annoncé la fermeture des
universités jusqu'à lundi. De violents heurts ont à nouveau éclaté ces
dernières heures entre manifestants et forces de l'ordre. Face aux risques
d'instabilité, l'ambassade de France a appelé ses 25.000 ressortissants à la
prudence et a annoncé la fermeture des écoles françaises ce vendredi et samedi.
Enfin, signe du degré de tension, la Ligue tunisienne des droits de l'Homme a
demandé une protection rapprochée pour plusieurs personnalités politiques.

Vers une impasse politique

La crainte d'une flambée de violence s'est encore accentuée
jeudi soir avec la fin de non recevoir du parti Ennahda à la proposition du
Premier ministre tunisien saluée par la société civile. Les islamistes modérés
refusent de considérer la formation d'un gouvernement de technocrates avancée
par Hamadi Jebali, pourtant numéro deux du parti.

Même son de cloche du côté de la présidence tunisienne, qui
assure ne pas avoir "reçu de démission du Premier ministre, ni les détails
d'un cabinet restreint de technocrates" et qui rappelle que "tout
changement au pouvoir doit se passer dans le cadre de la légalité représentée
par l'Assemblée nationale constituante". Une assemblée dont Ennahda contrôle
89 sièges sur 217.

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