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Ce que l'on sait de l'attentat qui a fait au moins 12 morts à Tunis

L'explosion d'un bus de la sécurité présidentielle mardi 24 novembre, en plein centre de Tunis (Tunisie), a provoqué la mort d'au moins douze personnes et fait vingt blessés. Le groupe Etat islamique a revendiqué l'attentat mercredi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Des membres du parti politique au pouvoir en Tunisie, Nidaa Tounes, rendent hommage aux victimes de l'attentat de Tunis, le 24 novembre 2015. (FETHI BELAID / AFP)

Un kamikaze est à l'origine de l'attentat qui a fait au moins 13 morts à bord d'un bus de la garde présidentielle à Tunis mardi soir 25 novembre. L'attentat a été revendiqué mercredi par le groupe jihadiste Etat islamique. Au moins 12 agents de la sécurité présidentielle ont été tués et 20 blessés - un bilan officiel provisoire - dans cette explosion qui a visé le véhicule en plein centre de Tunis (Tunisie) mardi 24 novembre. L'état d'urgence levé en octobre a été rétabli.

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Que s'est-il passé ?

Un attentat a visé mardi un bus de la sécurité présidentielle dans le centre-ville de Tunis, faisant plusieurs morts.  (GOOGLE MAPS / FRANCETV INFO)

L'explosion a eu lieu mardi en fin d'après-midi à Tunis, près de l'avenue Mohamed V, l'une des principales artères de la capitale dans un bus de la garde présidentielle. "Je montais dans ma voiture, avenue Mohamed V, quand une énorme explosion s'est produite. J'ai vu le bus voler en éclats. Il y avait des corps et du sang partout", a rapporté un témoin nommé Bassem Trifi à l'agence Reuters. Une journaliste de l’AFP présente sur place, a pu voir un bus presque entièrement calciné près de l’avenue, très fréquentée aussi bien par les automobilistes que par les piétons où se trouvent plusieurs hôtels ainsi que des banques. Le journaliste du Monde Frédéric Bobin publie cette photo sur son compte Twitter.

Des ambulances ont afflué sur les lieux de la déflagration, non loin du ministère de l'Intérieur. L'explosion s'est produite alors que les gardes prenaient place dans le bus qui devait les conduire au palais présidentiel, en bordure de la ville.

"Cela fait des années que ce lieu est le point de relève (de la sécurité présidentielle) mais il n'ont pas pensé à le changer, alors que nous sommes les premiers à être ciblés", avait lancé mardi soir un agent, bouleversé.

Que sait-on du kamikaze ?

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué l'attentat mercredi 24 novembre, dans un communiqué diffusé sur des comptes jihadistes. L'auteur de l'attaque est un Tunisien identifié comme "Abou Abdallah al-Tounissi". Il était muni d'une ceinture d'explosifs. "Selon les premiers détails, l'attaquant portait un sac dans le dos. Il avait un manteau et portait des écouteurs. Il s'est fait sauter en montant à bord du bus, avec des explosifs militaires", a déclaré à la station de radio Shems FM Hichem Gharbi, responsable de la sécurité présidentielle.

L'enquête devra déterminer si le treizième corps retrouvé sur les lieux est celui de l'auteur de l'attentat, qui aurait déclenché une ceinture d'explosifs selon des médias.

Quelle a été la réaction de la Tunisie ?

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a décrété l'état d'urgence dans le pays, pour une durée de 30 jours, après l'avoir levé le mois dernier. Cette mesure d'exception permet notamment aux autorités d'interdire les grèves et les réunions "de nature à provoquer ou entretenir le désordre", de fermer provisoirement "salles de spectacle et débits de boissons" ainsi que de "prendre toute mesure pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature".

Un couvre-feu a également été instauré "dans le Grand Tunis", de 21 heures à 5 heures du matin, a annoncé le président tunisien.

Dans quel contexte intervient cet attentat ?

L'attentat de mardi intervient en plein festival international de cinéma, les Journées cinématographiques de Carthage (JCC),  dans le centre de la capitale. Son directeur Ibrahim Letaïef a exprimé le souhait qu'il se poursuive car "c'est la seule manière de répondre à ces actes barbares", a-t-il dit à l'AFP.

La Tunisie avait déjà été le théâtre de deux attentats revendiqués par l'Etat islamique, qui ont affecté le secteur touristique, l'un des piliers de l'économie nationale. En juin, un tireur a abattu 38 étrangers sur une plage et dans un hôtel de Sousse, ce qui avait conduit à l'instauration de l'état d'urgence, et, en mars, plusieurs individus ont tué 21 touristes au musée national du Bardo, à Tunis.  En septembre, sur la foi de renseignements, le gouvernement avait évoqué un risque d'attentat à la voiture piégée dans la capitale, dont une partie avait été fermée à la circulation. Il y a une semaine, Tunis avait en outre annoncé l'arrestation de 17 djihadistes qui s'apprétaient à commettre un attentat d'envergure contre des hôtels et des commissariats.

La Tunisie fait figure d'exemple en matière de transition démocratique pour d'autres pays ayant vécu le "printemps arabe", tels que la Libye voisine. Trois mille de ses ressortissants auraient toutefois rejoint les groupes islamistes armés en Syrie depuis 2011, ce qui en fait l'un des principaux pourvoyeurs de djihadistes étrangers engagés dans les combats. Plusieurs centaines d'entre eux sont rentrés.

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