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Turquie : Erdogan évoque pour la première fois un référendum sur le projet immobilier place Taksim

Le Premier ministre turc a rencontré mercredi certains représentants du mouvement de contestation qui secoue le pays depuis 12 jours. Les principaux acteurs de la fronde antigouvernementale jugent cette réunion illusoire, dans la mesure où Recep Tayyip Erdogan a lui-même décidé qui recevoir. Dans la foulée, le Premier ministre n'a pas exclu l'idée d'un référendum sur le projet d'aménagement de la place Taksim, origine désormais bien lointaine de la révolte.
Article rédigé par Typhaine Morin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Yannis Behrakis Reuters)

Recep Tayyip Erdogan a accueilli à Ankara les onze membres de la délégation composée d'artistes,
d'universitaires et d'architectes. Mais Solidarité Taksim, un groupement de 116
partis et associations qui anime le mouvement, a dénoncé cette rencontre à
laquelle il n'a pas été invité.

"Nous annonçons
qu'aucun membre de Solidarité Taksim n'a été invité et ne participera aux
entretiens"
, a indiqué le collectif dans un communiqué. "Ces
rencontres n'auront aucun résultat tant que la police continuera d'utiliser une
violence impitoyable niant le droit à la vie au parc Gezi et dans ses alentours"
,
dont le projet d'aménagement est au cœur de la mobilisation.

D'autres invités, comme Greenpeace, ont préféré décliner la proposition pour dénoncer la violence des interventions policières et l'intransigeance du Premier ministre. Depuis le début du mouvement, Recep Tayyip Erdogan se montre inflexible. "C ette affaire est maintenant terminée, avait lancé mardi M. Erdogan. Nous ne ferons plus preuve de tolérance."

Un référendum ?

Dans la foulée de la rencontre avec certains représentants des manifestants, le Premier ministre a pour la première fois semblé étudier d'autres voies que la force.

"Nous pourrions soumettre cette question à un vote populaire à Istanbul [...] en démocratie, seule la volonté du peuple compte"

Par la voix de son vice-Premier ministre Huseyin Celik, il a même évoqué la possibilité d'organiser un référendum sur le projet immobilier prévu sur la place Taksim, à l'origine de la contestation depuis le 31 mai dernier.

Cependant, le préalable est toujours le même : "La vie doit revenir à la normale dans le parc Gezi ", adjacent à la place Taksim, et occupé jour et nuit par de jeunes manifestants.

Affrontements et arrestations

Au treizième jour de la
contestation, la place
Taksim d'Istanbul était calme mercredi, après des heures d'affrontements la veille entre policiers et manifestants. Le coeur de la contestation stambouliote a été repris lors d'un assaut lancé par les forces de l'ordre.

Deux journalistes de Radio Canada, Saša Petricic et Derek Stoffel, ont été arrêté mercredi et détenus par les autorités turques. 

Enfin, des milliers d'avocats
ont manifesté à travers le pays pour dénoncer la brève arrestation mardi, au
palais de justice d'Istanbul, de 73 de leurs confrères. Ces avocats protestaient
contre l'intervention des forces de l'ordre contre les manifestants qui
occupent la place Taksim. 

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