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Turquie : fin de la prise d'otages à Istanbul, les ravisseurs tués par la police

Le procureur, retenu en otage par un commando de l'extrême gauche turque, a aussi succombé à ses blessures. 

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Les forces spéciales de la police turque sont déployées, mardi 31 mars, aux abords du palais de justice d'Istanbul (Turquie). (METIN PALA / ANADOLU AGENCY / AFP)

Ils ont retenu pendant de longues heures un magistrat d'un tribunal d'Istanbul (Turquie). Deux hommes armés, issus d'un groupe d'extrême gauche, ont été tués par la police turque, mardi 31 mars. Ils avaient pris en otage un procureur turc chargé d'enquêter sur la mort d'un adolescent lors de la fronde antigouvernementale de 2013. Berkin Elvan, qui était âgé de 15 ans, est mort en mars 2014, après avoir passé neuf mois dans le coma.

De son côté, le procureur, Mehmet Selim Kiraz, grièvement blessé lors de l'assaut mené par les forces armées, est mort, annonce le ministre des Affaires étrangères turc. Francetv info fait le point sur cette affaire. 

Que s'est-il passé ?

Selon le chef de la police stambouliote, les deux hommes, militants du DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple) ont pénétré en début d'après-midi dans le palais de justice de Caglayan, sur la rive européenne d'Istanbul, et rapidement pris en otage le procureur Kiraz.

Le groupuscule marxiste, connu pour ses nombreux attentats commis en Turquie depuis les années 1990, a publié sur les réseaux sociaux une photo montrant son otage assis dans un fauteuil et un pistolet braqué sur la tempe. Les forces spéciales turques ont rapidement encerclé le tribunal et entamé des négociations par téléphone avec les deux hommes, a précisé le chef de la police. Plusieurs personnes ont été évacuées, selon des images retransmises par les chaînes de télévision turques.

"Nous avons fait tout ce qui était possible" pour obtenir la reddition des deux assaillants, a-t-il encore indiqué, en précisant que la police était intervenue "quand des coups de feu ont été tirés" dans la pièce où ils s'étaient retranchés.

Que demandaient les ravisseurs ?  

Ils ont agi en lien avec la mort de Berkin Elvan, mort en mars 2014 après 269 jours d'un coma provoqué par le tir d'une grenade lacrymogène de la police lors d'une manifestation en juin 2013. L'annonce du décès de l'adolescent avait fait descendre des centaines de milliers de personnes dans les rues de Turquie. 

Selon les médias turcs, le commando exigeait que les policiers fassent une "confession publique" et soient traduits devant un "tribunal du peuple". Le père de la victime, Sami Elvan, a lancé un appel aux ravisseurs pour qu'ils relâchent leur otage. Mais dans une déclaration diffusée sur interne, le DHKP-C a menacé de tuer le magistrat car leurs revendications n'étaient pas satisfaites.

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