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"À vrai dire, on ne sait pas comment les choses vont tourner" : Pascal Torre revient sur son arrestation en Turquie

Pascal Torre, membre de la commission internationale du PCF, a expliqué, dimanche sur franceinfo, se sentir en insécurité après son arrestation en Turquie alors qu'il était venu observer la tenue des élections présidentielle et législatives en compagnie d'une délégation de son parti.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Pascal Torre a été interrogés pendant plusieurs heures en Turquie, dimanche 24 juin 2018, en compagnie de Christine Prunaud, sénatrice des Côtes-d'Armor, Hulliya Turan, secrétaire départementale du Bas-Rhin. (CAPTURE ECRAN DU COMPTE TWITTER DE PASCAL TORRE)

Une délégation du Parti communiste français (PCF) a été arrêtée, dimanche 24 juin, en Turquie, alors qu'elle était dans le pays pour observer la tenue des élections présidentielle et législatives. Christine Prunaud, sénatrice des Côtes-d'Armor, Hulliya Turan, secrétaire départementale du Bas-Rhin et Pascal Torre, membre de la commission internationale du PCF, ont été interrogés pendant plusieurs heures. Dimanche en début de soirée, ils avaient récupéré leur passeport et ne faisaient pas l'objet de poursuites officielles. Ils doivent théoriquement revenir en France lundi soir à 22 heures.

Quand nous sommes arrivés à l'hôtel, il n'y avait aucune force de police. Nous avons ensuite vu une dizaine de voitures de police investir la cour de l'hôtel. Des policiers sont sortis et on sait qu'ils sont en bas.

Pascal Torre

à franceinfo

D'après Pascal Torre, ils ont ensuite été relâchés puis interpellés une deuxième fois, pendant une demi-heure. Ils ont enfin pu rejoindre leur hôtel, où ils étaient confinés, dimanche soir à 19 heures. Le consul français leur a conseillé de rester dans l'établissement, car ils risquaient toujours d'être interpellés en fin de soirée. Pourtant, Pascal Torre évoque un sentiment d'insécurité. Confinés dans un des couloirs de l'hôtel, les trois membres du PCF "se [demandent] même si les ascenseurs n'ont pas été bloqués". Ils craignent également qu'une manifestation soit organisée devant l'établissement par des partisans de l'AKP. "C'est ce que nous a laissé entendre le procureur militaire", affirme Pascal Torre et s'inquiète, "à vrai dire, on ne sait pas comment les choses vont tourner".

C'était la cinquième fois que Pascal Torre se rendait en Turquie pour y observer des élections. "Je n'ai jamais vu ça. Il y a des blindés dans les rues." L'encadrement militaire a fortement évolué d'après lui : "Les militaires, jusqu'à présent, étaient présents aux alentours des bureaux de vote ou à l'entrée des bureaux de vote. Dans les deux bureaux que nous avons visités, il y avait des militaires armés jusqu'aux dents."

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