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Frappes turques en Syrie : le président Erdogan se dit déterminé à "punir les terroristes qui l’ont attaqué"

En réponse à l'attentat d'Istanbul du 13 novembre, la Turquie a de nouveau frappé des positions kurdes en Syrie, mercredi 23 novembre. Le président Erdogan apparaît plus va-t-en-guerre que jamais.

Article rédigé par franceinfo - Marie-Pierre Vérot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors de son discours devant les membres de son parti, l'AKP, à l'Assemblée turque, le 23 novembre 2022. (ADEM ALTAN / AFP)

De nouvelles frappes turques ont eu lieu mardi 22 novembre en fin de journée et mercredi 23 novembre au matin contre des positions kurdes dans le nord de la Syrie. Depuis ce week-end, la Turquie a lancé l’opération Griffe Epée, qui constitue sa réponse à l'attentat du 13 novembre à Istanbul, avec comme coupable désigné l'opposition kurde.

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En plus des frappes, il y a les mots de Recep Tayyip Erdogan. Chaque jour, le président redit sa détermination à aller jusqu’au bout. Mercredi 23 novembre, il était à l’Assemblée nationale, devant le groupe de son parti, martelant que "la Turquie a les moyens d'aller chercher et de punir les terroristes qui l’ont attaquée". Il veut venger les morts de l’attentat d’Istanbul et cite ses objectifs : les villes de Tall Rifat, Manbij et Kobané, dans le Kurdistan syrien.

Cette dernière est une ville symbole pour la guérilla kurde, symbole aussi de la lutte contre l’Etat islamique. Selon la Turquie, l'ordre de commettre l'attentat d'Istanbul serait venu de Kobané. Déjà prise pour cible par les raids aériens, elle pourrait donc être l’un des objectifs principaux d’une offensive terrestre que la Turquie mènera "au moment qui lui semblera opportun" ajoute Recep Tayyip Erdogan, faisant fi des exhortations à la retenue de la communauté internationale. C’est la portion qui manque à la Turquie pour faire la jonction entre les terriroires qu’elle contrôle en Syrie, le long de sa frontière. La prise de Kobané lui permettrait de parachever ce couloir de 30 kilomètres de large – un couloir de sécurité, dit la Turquie, qui lui permettrait aussi de réinstaller des dizaines de milliers de réfugiés syriens de moins en moins bienvenus en Turquie. 

D'autres cibles visées

Toujours le long de la frontière turque, mais plus à l’Est, vers l’Irak, les environs de Kameshli auraient été pris pour cible, selon plusieurs sources kurdes, qui font état de deux morts dans leurs rangs. Kameshli, où la Russie a plusieurs bases. Des sites pétroliers et gaziers auraient été touchés. Les raids aériens et tirs d’artillerie depuis ce week-end ont fait une quarantaine de victimes selon l’Observatiore syrien des droits de l’homme. La Turquie dit avoir neutralisé 254 terroristes. Les Kurdes redoutent un assaut de plus grande ampleur et se plaignent de la faiblese de la réponse de Washington comme celle de Moscou après ces derniers raids turcs. 

>> Frappes turques en Syrie : "Ce ne sont pas seulement les Kurdes qui sont ciblés, c'est tout le peuple syrien !", estime un villageois

Les Etats-Unis et la Russie appellent la Turquie à la retenue, tout en disant comprendre la nécessité pour elle de se protéger contre le terrorisme. On a connu plus virulent. L’intensification des opérations turques va-t-elle changer la donne ? Les Etats-Unis redoutent qu’une offensive terrestre ne détourne ses alliés kurdes de la lutte contre l’Etat islamique, voire permette l’évasion de djihadistes détenus dans les camps gardés par les forces kurdes. Il y a dans le nord de la Syrie environs 10 000 combattants de l’EI prisonniers et plus de 50 000 membres de leurs familles.

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