"Il s'est complètement effondré" : l'avocat de Loup Bureau témoigne de la fatigue du journaliste après son retour en France

Loup Bureau est revenu en France dimanche 17 septembre après avoir été détenu depuis le 1er août en Turquie. Le journaliste français "est totalement épuisé", a indiqué l'un de ses avocats, maître Martin Pradel, lundi sur franceinfo.

En état de fatigue physique et psychologique

Dimanche, "il a été reçu au ministère de la Culture où il a pu retrouver dans l'intimité ses parents et ses amis et là, un peu sur les nerfs certainement, il a voulu absolument tout raconter, a précisé l'avocat  Il a aussi voulu se faire raconter ce qu'il s'était passé. Vers 15-16 heures, il s'est complètement effondré, il est parti dormir et à l'heure qu'il est, il dort encore." Loup Bureau est dans un état de fatigue physique et psychologique. 

Il a été humilié quotidiennement par ses geôliers, par une force qui l'a confondu avec quelqu'un d'autre. On l'a pris pour un terroriste et on l'a humilié à ce titre.

Maître Martin Pradel

à franceinfo

Les autorités turques lui reprochaient d'avoir réalisé un reportage qui manifestait des adhésions à des thèses considérées comme terroristes. La pression politique et de l'opinion publique a été très utile. "La capacité que l'autorité publique va avoir à prendre la parole rapidement est déterminante sur le terrain. Cela retarde le moment où soudain la Turquie en l'occurrence, mais tout autre autorité qui détient un journaliste, va simplement considérer qu'il faut faire attention."

L'affaire n'est pas terminée

Loup Bureau a raconté que pendant tout le temps de sa détention, il a été "molesté en garde à vue, qu'ensuite les brimades étaient quotidiennes, des gardiens qui se prennent en selfie avec lui et l'humilient en prenant des vidéos, des photos. Ce sont des choses qui ne sont pas admissibles", a indiqué Me Pradel.

L'affaire n'est pas terminée malgré le retour de Loup Bureau. "Il va devoir répondre d'une accusation avec des conséquences qui sont potentiellement graves pour lui. Vous êtes journaliste, condamné pour terrorisme, comment franchissez-vous les frontières ? Que va-t-il se passer le jour où il voudra exercer son métier en dehors des frontières de la France en sachant que c'est sa passion ?"