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Les dirigeants européens ne savent plus quelle attitude adopter face à la Turquie

Après l’annulation de meetings pro-Erdogan aux Pays-Bas, en Allemagne et ailleurs, les relations entre la Turquie et l'Union européenne sont au plus bas. La Turquie est toujours candidate à une adhésion à l'UE mais les dirigeants européens ne savent plus quelle attitude adopter face à Ankara.

Article rédigé par Quentin Dickinson
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Erdogan surfe sur le ressentiment d'une partie de sa population, notamment compte tenu de la paralysie des négociations d'adhésion à l'UE de la Turquie.  (OZAN KOSE / AFP)

La Turquie, ulcérée de voir ses ministres privés de meetings électoraux en Europe, a encore durci la crise diplomatique lundi 13 mars. Le gouvernement de Recep Tayip Erdogan a ainsi refusé le retour à Ankara de l'ambassadeur néerlandais, accusant au passage la chancelière allemande Angela Merkel de "soutenir le terrorisme".

Convaincre l'électeur que son pays est menacé

Pour beaucoup, dans les milieux européens, l'attitude du président turc s'apparente à celle des dirigeants polonais lors du sommet européen de la semaine dernière. Dans les deux cas, il s'agirait de tenter de convaincre l'électeur que le pays est menacé par de terribles forces extérieures hostiles, acharnées à sa perte et que seule l'adhésion sans réserve de tous au parti au pouvoir pourra conjurer ce péril.

Membre de l'Otan et ... candidate à l'UE

Outre le fait qu'aucun traité ne confère à l'Union européenne une compétence en matière d'ordre public dans les pays membres, les rares responsables des institutions de l'Union à réagir publiquement l'ont fait pour appeler à la raison et à la "désescalade". En effet, en dépit de son auto-marginalisation croissante, la Turquie reste membre de l'Otan et candidate à l'UE.

Suspendre les pourparlers d'adhésion ?

C'est sur ce dernier point qu'en privé les langues se délient : malgré les engagements pris par l'Union de ranimer les négociations d'adhésion pour prix partiel de l'accord euro-turc de renvoi des migrants parvenus dans les îles grecques, chacun estime qu'il est temps de suspendre officiellement ces pourparlers. Mais ni Ankara, ni Bruxelles ne veut être le premier à réclamer cette suspension.

>> À lire aussi. Comprendre la crise diplomatique entre la Turquie et les Pays-Bas

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