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Turquie : inauguration du nouvel aéroport d'Istanbul construit sur le "poumon vert" de la ville

Le président turc coupe lundi les rubans des nouvelles infrastructures aériennes d'Istanbul. Un méga-aéroport déjà critiqué en raison de sa taille et de son impact sur l'écologie.  

Article rédigé par franceinfo - Anne Andlauer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une vue du grand aéroport d'Istanbul en chantier, le 2 octobre 2018 .  (AFP PHOTO /Istanbul Grand Airport press center)

En ce jour de fête nationale en Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan inaugure, lundi 29 octobre, un projet pharaonique : le nouvel aéroport d’Istanbul, appelé à devenir le plus grand du monde. Depuis le début des travaux, le projet ne manque pas de détracteurs. Beaucoup dénoncent une infrastructure démesurée et une catastrophe écologique.

Objectif : 200 millions de voyageurs

C’est l’un de ses "projets fous", ainsi que le président Recep Tayyip Erdogan désigne les infrastructures géantes qu’il lègue à Istanbul. À terme, il est question d'un aéroport de six pistes, bâti sur 76 millions de mètres carrés, pour 200 millions de voyageurs chaque année, soit quasiment deux fois plus que l'aéroport d'Atlanta, sur la première marche du podium en 2017. Pour joindre les nouvelles infrastructures par la route depuis le centre-ville, il faut remonter vers le nord pendant une trentaine de kilomètres et arriver dans ce qui était, autrefois, une forêt. La zone était pourtant protégée, indique l’urbaniste Orhan Demir. "Depuis 1980, et le premier plan d'aménagement d'Istanbul qu'on appelle la 'Constitution d'Istanbul', tous les plans excluaient catégoriquement d'étendre la ville vers le nord pour protéger ses espaces verts considérés comme le poumon de la ville, explique-t-il. On a violé cette 'Constitution'." 

Un écosystème sacrifié

Pour l’instant, seules cinq destinations seront desservies par Turkish Airlines, la compagnie nationale turque, au départ de l’aéroport. Ce n’est que le 31 décembre prochain, sauf retard, que l’aéroport atteindra sa capacité intermédiaire, de 90 millions de passagers par an. Avant même que le premier avion décolle, le "poumon vert" a déjà souffert, accuse Ayse Yikici, militante écologiste. "C'était une faune extraordinaire, des sangliers aux loups. Une flore très riche avec des plantes uniques au monde. Un véritable écosystème, affirme-t-elle. Les conséquences sont déjà visibles. Dans le nord d'Istanbul, les habitants constatent un nombre de plus en plus élevé d'oiseaux morts." 

Toutes ces critiques ont été balayées par le président de la Turquie, qui doit dévoiler dans la journée le nom du tout nouvel aéroport.

Erdogan inaugure "son" aéroport. Reportage d'Anne Andlauer à Istanbul

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