Une responsable régionale de la police russe a été limogée après avoir dénoncé la corruption
La lieutenant-colonel Tatiana Domratche "a été limogée pour une absence d'une semaine au travail sans raisons valables", a indiqué au journal en ligne gazeta.ru le porte-parole de la police de Sverdlovsk (Oural).
L'accusée a déclaré que ce motif était infondé, parlant de représailles : "Je vais combattre mon licenciement en justice", a-t-elle dit.
"La guerre contre la corruption n'a pas lieu", a-t-elle déclaré. "C'est absurde, les employés honnêtes sont virés et les chefs coupables de violations sont promus", a lancé la jeune femme.
En juillet, Mme Domratcheva avait diffusé sur internet ( https://www.youtube.com/watch?v=9SPp483MkDQ) une vidéo adressée au président russe Dmitri Medvedev dans laquelle elle fustigeait la corruption au sein des forces de l'ordre de la région de Sverdlovsk et le gonflement artificiel du taux d'élucidation des crimes.
"Franchement, nous nous serions réjouis si des données et des informations
fiables avaient été transmises. Malheureusement, les informations transmises par
Domratcheva n'ont pas pu être confirmées par le ministère de l'Intérieur et le
procureur", a affirmé le porte-parole régional de la police.
Plusieurs policiers qui avaient mis en ligne ces derniers mois des vidéos pour dénoncer des crimes commis par les forces de l'ordre, ont été poursuivis en justice dans la foulée. La police russe est au coeur de scandales de corruption, d'enlèvements, de meurtres, de tortures et de falsification de preuves. Selon un rapport dont les extraits sont publiés jeudi dans le quotidien économique Vedomosti, aucun effort réel n'est fait pour lutter contre la
corruption malgré les déclarations dans ce sens du président russe Dmitri Medvedev, qui a ordonné une vaste réforme des forces de l'ordre.
En moyenne, sur 25 cas recensés de corruption, un seul donne lieu à la condamnation d'un agent de l'Etat, et cette situation n'a pas changé depuis 2007, ressort-il de cette étude d'un centre anticorruption auprès du ministère russe de la Justice.
Selon un rapport indépendant de l'Association des avocats pour les droits de
l'homme publié à la mi-août, dont les estimations correspondent à celles de
l'ONG Transparency International, la moitié du PIB russe va dans les poches de
fonctionnaires corrompus.
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