Attentats de Boston : les pistes que suivent les enquêteurs
Ils interrogent Djokhar Tsarnaev, qui a repris conscience, tout en approfondissant les investigations sur son frère aîné.
Blessé à la gorge, à la langue et à une jambe, Djokhar Tsarnaev a d'abord été mis sous sédatifs et ne pouvait être entendu par les enquêteurs. Il a finalement repris conscience, dimanche 21 avril, et a répondu par écrit aux premières questions des enquêteurs, selon les chaînes américaines de télévision, dont NBC News (en anglais). Mais le plus jeune des deux suspects de l'attentat de Boston n'est pas le seul à intéresser le FBI. En effet, l'aîné, tué dans une fusillade avec les forces de l'ordre, avait été signalé aux autorités américaines après un voyage au Daguestan. Sans suite.
Des frères prêts à d'autres attaques
Hospitalisé dans l'unité de soins intensifs du centre médical Beth Israel Deaconess de Boston, Djokhar Tsarnaev a été sérieusement blessé à la gorge et à la langue par un tir, qui pourrait être une tentative de suicide selon NBC News qui cite les enquêteurs. Il a cependant commencé à communiquer par écrit avec l'unité spéciale de la police chargée de l'enquête. La chaîne ABC précise qu'il répond "sporadiquement".
Le FBI cherche avant tout à savoir si les deux frères bénéficiaient d'éventuels complices et s'ils disposaient d'autres armes, notamment des bombes non déclenchées. Un peu plus tôt dans la journée, le chef de la police de Boston, Ed Davis, a en effet déclaré que les frères Tsarnaev étaient équipés pour perpétrer un autre attentat avec des "engins explosifs artisanaux", notamment des "grenades à main artisanales qu'ils ont lancées en direction des policiers". "Nous espérons trouver exactement comment ils se les sont procurés", a expliqué Edward F. Davis, le commissaire de police de Boston dans le Boston Globe (lien en anglais).
Selon NBC News, le frère cadet est interrogé sous un régime spécial, sans avocats et sans que ses droits ne lui aient été signalés, conformément à une exception qui concerne les personnes soupçonnées de détenir des informations vitales sur la sécurité publique. Dans le même temps, la justice américaine s'apprête à rendre publics les chefs d'inculpation retenus à son encontre.
Des zones d'ombres autour du parcours de l'aîné
Mort, probablement écrasé par son frère, au cours de la gigantesque chasse à l'homme de vendredi, le plus âgé des deux frères intéresse également le FBI. En effet, le jeune homme avait fait l'objet d'un signalement de la Russie au FBI en 2011. Moscou pointait alors un disciple de l'islam radical se préparant à quitter les Etats-Unis pour rejoindre "des groupes clandestins non spécifiés", raconte le quotidien russe Russia Today (en anglais).
Le FBI avait alors fouillé conversations téléphoniques et consultations de site internet, interrogé Tamerlan et sa famille, sans succès. "Le FBI n'avait pas trouvé d'activité terroriste ni intérieure ni extérieure et ces résultats avaient été communiqués [à la Russie] à l'été 2011", expliquent les fédéraux. De leur côté, des membres de la famille Tsarnaev au Daguestan, rencontrés par Russia Today (en anglais), réfutent tout radicalisme. "Il était curieux à propos de la religion. Il avait commencé à s'intéresser à l'islam il y a trois ans mais il n'a jamais été un radical", confie sa tante.
Néanmoins, le Boston Globe (en anglais) rapporte cette anecdote : Tamerlan Tsarnaev avait pertubé un prêche cette année à la mosquée de Cambridge (Massachusetts) au cours duquel le prophète Mahomet était comparé à Martin Luther King sur le thème de la non-violence. "Vous êtes un infidèle", s'était écrié le jeune homme, accusant l'auteur du prêche d'être un hypocrite contaminant les âmes des personnes présentes.
La police cherche désormais à en savoir un peu plus sur le voyage de six mois effectué par Tamerlan Tsarnaev, l'année dernière, en Tchétchénie et au Daguestan. Les enquêteurs veulent déterminer s'il a pu y être influencé ou aidé par des extrémistes tchétchènes. Mais d'ores et déjà, le FBI est critiqué outre-Atlantique pour ne pas avoir continué la surveillance de Tamerlan Tsarnaev à son retour à Boston, en juillet 2012.
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