Sept phrases à retenir du dernier discours sur l'état de l'Union de Barack Obama
Dans un discours résolument optimiste, le président des Etats-Unis a exhorté l'Amérique à ne pas céder à la peur.
Barack Obama a prononcé, mardi 12 janvier, son ultime discours sur l'état de l'Union. Ce rendez-vous traditionnel était pour le 44e président des Etats-Unis la dernière occasion de s'adresser aux Américains en prime time, avant que Washington et le reste du pays ne braquent tous leurs projecteurs sur les primaires démocrates et républicaines, qui débutent le 1er février dans l'Iowa.
Dans un discours résolument optimiste, le président a exhorté l'Amérique à ne pas céder à la peur, face aux turbulences économiques comme à la menace du groupe Etat islamique qu'il a appelé à ne pas surestimer. Déterminé à marquer le contraste avec les républicains qui espèrent lui succéder à la Maison Blanche en 2017, le président démocrate, très à l'aise, enjoué, a invité ses concitoyens à accompagner les "extraordinaires changements" en cours. Retour sur ses principales déclarations en sept phrases-clés.
"Les Etats-Unis ont l'économie la plus forte, la plus durable du monde"
Barack Obama a battu en brèche les déclarations alarmistes du milliardaire Donald Trump, candidat à la primaire républicaine. Parler du déclin de l'économie américaine est "une fiction politique". "Laissez-moi commencer avec l'économie et un fait basique : les Etats-Unis d'Amérique, à l'heure actuelle, ont l'économie la plus forte, la plus durable du monde, a lancé le président américain. Tous ceux qui affirment que l'économie américaine est en déclin, ce n'est que de la fiction. Mais ce qui est vrai, et c'est la raison pour laquelle beaucoup d'Américains sont inquiets, c'est que l'économie change profondément, des changements qui ont démarré longtemps avant la grande récession qui nous a frappés."
"L'Etat islamique ne représente pas une menace existentielle pour notre nation"
A l'attention de ses adversaires, Barack Obama a mis en garde contre les déclarations excessives sur l'Etat islamique selon lesquelles le monde serait engagé dans "la troisième guerre mondiale". "Elles font le jeu" des jihadistes, a-t-il averti. "Des masses de combattants à l'arrière de pick-ups et des esprits torturés complotant dans des appartements ou des garages posent un énorme danger pour les civils et doivent être arrêtés. Mais ils ne représentent pas une menace existentielle pour notre nation, a-t-il martelé. Nous devons simplement les désigner pour ce qu'ils sont, des tueurs et des fanatiques qui doivent être éradiqués, pourchassés et détruits."
Sûr de son effet, il a précisé : "Si vous doutez de la détermination de l'Amérique, ou de la mienne, pour que justice soit faite, demandez à Oussama Ben Laden !" Avant d'ajouter : "Le monde va se tourner vers nous pour aider à résoudre ces problèmes, et notre réponse doit être plus que des mots durs ou des appels à couvrir de bombes des civils. Cela peut marcher pour des slogans chocs à la télé, mais cela ne passera pas sur la scène mondiale."
Changement climatique : si vous voulez le nier, "vous allez vous sentir assez seuls"
Autre avertissement à ses adversaires républicains : il est vain de nier le réchauffement de la planète sous l'effet des émissions de carbone. "Si quelqu'un veut encore nier la science autour du changement climatique, allez-y, a-t-il prévenu. Mais vous allez vous sentir assez seuls, parce que vous allez devoir débattre avec nos militaires, avec la plupart des patrons américains, avec la majorité des Américains, avec presque toute la communauté scientifique et avec 200 pays à travers le monde qui sont d'accord pour dire que c'est un problème et qui entendent le régler."
D'autant que ce changement peut être une opportunité : "Même si la planète n'était pas en jeu, même si 2014 n'avait pas été l'année la plus chaude jamais enregistrée, jusqu'à ce que 2015 s'avère encore plus chaude, pourquoi voudrions-nous laisser passer la chance pour les entreprises américaines de produire et de vendre l'énergie du futur ?" a questionné Barack Obama.
Immigration : "A chaque fois, nous avons vaincu ces peurs"
Même chose sur l'immigration : évoquant les bouleversements profonds qui ont touché les Etats-Unis au cours de l'histoire, il a appelé à garder le cap : "A chaque fois, certains nous disaient d'avoir peur de l'avenir. (...) A chaque fois, nous avons vaincu ces peurs." Début décembre, la Maison Blanche avait dénoncé les propos "cyniques" et "destructeurs" de Donald Trump après sa proposition visant, sur fond de craintes d'attentats jihadistes, à interdire temporairement l'entrée des Etats-Unis aux musulmans.
"J'annonce un nouvel effort national" contre le cancer
Le président américain a annoncé une grande offensive pour "éradiquer" le cancer aux Etats-Unis. Une mission confiée à son vice-président Joe Biden, dont le fils est mort d'un cancer au cerveau.
"L'an dernier, le vice-président Biden avait dit que l'Amérique pourrait soigner le cancer comme elle a su conquérir la Lune. Le mois dernier, il a travaillé avec le Congrès pour donner aux scientifiques de l'Institut national de la santé les ressources les plus importantes qu'ils aient eues depuis plus de dix ans. Ce soir, j'annonce un nouvel effort national pour faire ce qu'il faut, a-t-il déclaré solennellement. Pour ceux qui nous sont chers et que nous avons perdus, pour les familles que nous pouvons encore sauver, faisons de l'Amérique le pays qui éradique le cancer une fois pour toutes."
"Je continuerai à m'efforcer de fermer la prison de Guantanamo, tract de recrutement pour nos ennemis"
Le président a enfin replacé au premier plan une ancienne promesse de campagne sur laquelle il a jusqu'ici échoué : fermer la prison de Guantanamo, ouverte après les attentats du 11 septembre 2001. "Elle coûte cher, elle est inutile, et elle n'est qu'un tract de recrutement pour nos ennemis", a-t-il lancé, sous des applaudissements nourris.
Cuba : "Levez l'embargo !"
Mettant en avant le chemin parcouru depuis l'annonce il y a un an du rapprochement avec Cuba, Barack Obama a une nouvelle fois appelé le Congrès à lever l'embargo économique américain. "Cinquante ans passés à isoler Cuba n'ont pas réussi à promouvoir la démocratie et nous ont fait reculer en Amérique latine. Vous voulez renforcer notre leadership et notre crédibilité sur le continent ? Admettez que la guerre froide est finie. Levez l'embargo !"
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