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Confusion et tensions après le putsch au Honduras

Le président du Honduras, Manuel Zelaya, a été arrêté ce week-end par l'armée et expulsé au Costa Rica. Quelques heures après cette expulsion, le Congrès désignait Roberto Micheletti président par intérim. Ce coup d’Etat a été largement condamné par la communauté internationale et a surtout provoqué la colère du président vénézuélien, Hugo Chavez, allié de Zelaya.
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REUTERS/Oswaldo Rivas)

Ce sont donc les députés du Congrès du Honduras qui ont, comme attendu, désigné ce soir le président de l'instance, Roberto Micheletti, comme président de la République par intérim.

Plus tôt dans la journée (voir notre article), l'armée hondurienne avait chassé du pouvoir le président en place, Manuel Zelaya, qui a rapidement été expulsé vers le Costa Rica voisin.
_ Il s'agit d'ailleurs du premier putsch réussi en Amérique centrale depuis la fin de la guerre froide.

L'expulsion de Zelaya trouve son origine dans les tensions politiques de ces derniers jours. Vendredi, ce dernier avait destitué son chef d'état-major, le général Romeo Vasquez, parce qu'il ne voulait pas l'aider à organiser un référendum - prévu ce dimanche - visant à réviser la Constitution, pour lui permettre de briguer un deuxième mandat de quatre ans.

Et la Cour suprême du pays, qui était contre ce limogeage, a indiqué aujourd'hui qu'elle avait elle-même demandé l'éviction de Zelaya, pour empêcher ce référendum "illégal".

Chavez menace

Le retentissement d'un tel putsch n'a pas tardé à enfler, et le président des Etats-Unis Barack Obama, parmi d'autres, s'est dit "très préoccupé".

Mais les principales interventions sont à mettre à l'actif du président vénézuelien Hugo Chavez, très au fait des luttes d'influence en Amérique du Sud.
_ Allié de Zelaya, il a rapidement menacé de faire tomber la junte, voire même d'intervenir militairement si l'ambassadeur du Venezuela au Honduras était pris à partie.

Aujourd'hui, 2.000 partisans de Zelaya, dont certains brandissaient
des pelles et des barres de fer, ont brûlé des pneus devant le
palais présidentiel dans la capitale, que deux avions de l'armée
de l'air survolaient par moments.

Tard ce soir, un responsable de l'administration Obama a déclaré sous couvert d'anonymat que la Maison Blanche reconnaît Manuel Zelaya comme le seul président du Honduras élu constitutionnellement.

Matteu Maestracci avec agences

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