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Des espions russes présumés arrêtés aux USA

Les Etats-Unis affirment avoir démantelé un réseau d'espionnage au profit de la Russie. Onze personnes ont été arrêtées et inculpées. Selon les autorités américaines, elles opéraient dans les milieux politiques pour le compte du SVR, un des services nés de la scission du KGB. Une résurgence de la guerre froide alors que les deux pays sont engagés sur la voie de la coopération.
Article rédigé par franceinfo
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Comme un vieux fantôme décharné dans un film d'horreur de série B, le spectre de la Guerre froide sort du tombeau pour revenir hanter les relations russo-américaines.
_ Les Etats-Unis ont annoncé hier l'arrestation et l'inculpation de onze personnes à Boston, New-York, dans le New-Jersey et en Virginie... et un suspect à Chypre. Des espions russes, des vrais, aussi solidement labellisés qu'un pur produit du terroir, assurent les autorités américaines.

Le FBI aurait mis dix ans à remonter les échelons de ce réseau, qui dépendrait du SVR, les services de renseignements russes, nés de la scission du KGB. L'autre branche étant le FSB, le contre-espionnage.

Ces espions présumés, surnommés les “illégaux”, auraient été envoyés aux USA sous de fausses identités. Leur mission : “devenir suffisamment américanisés” et s'introduire dans les milieux politiques pour pouvoir “recruter” des sources capables d'infiltrer les cercles du pouvoir, ou encore mieux, qui en font déjà partie. Et aller cueillir ainsi des informations de première main sur les petits et grands secrets des Etats-Unis.

L'affaire commence à prendre une portée internationale, avec des enquêtes lancées au Royaume-Uni et en irlande sur l'utilisation de faux passeports par ce réseau.

Moscou nie en bloc, évoque des “informations contradictoires” et s'insurge contre des “accusations infondées”. “On ne nous a pas expliqué de quoi il est question. J'espère qu'on nous
l'expliquera”, grogne le ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov. “Le moment, où cela [l'arrestation, ndlr] a été fait, a été choisi avec une élégance particulière”, ironise-t-il, en référence à la visite, dix jours plus tôt, du président Dmitri Medvedev à la Maison Blanche. Faut-il comprendre par là que la Russie considère que la politique de rapprochement américano-russe souffrira de cette affaire ? Les “kremlinologues” vont pouvoir ressusciter en même temps que souffle à nouveau l'esprit de Leopold Trepper, Kim Philby, Anthony Blunt, d'Aldrich Ames, de Robert Hanssen et bien d'autres. Vite, un bon John Le Carré !

Grégoire Lecalot, avec agences

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