Elections aux USA : "l’Américain moyen" fait débat
La sénatrice démocrate de New York a passé quelque temps, enfant, dans cette ville et son père est enterré non loin de là. Une occasion pour elle de dire son attachement aux classes moyennes face à l"élitisme" supposé de son concurrent dans la course à l'investiture démocrate pour la présidentielle du 4 novembre. "Nous avons dû travailler dur pour faire comprendre qu'il y a des millions de démocrates qui vont à l'église ou qui possèdent des armes et c'est vraiment fatigant de voir certains des nôtres fournir ainsi des munitions à nos adversaires républicains", a-t-elle ajouté en visant Obama. "Le résultat, c'est que les républicains tirent parti de cette situation."
Les propos au cœur de la polémique ont été tenus par le sénateur métis de l'Illinois le week-end dernier lors d'une réunion de collecte de fonds à San Francisco. La presse n'était pas conviée à cette rencontre mais une vidéo pirate y a été réalisée puis diffusée. "Vous allez dans certaines petites villes de Pennsylvanie où, comme dans beaucoup de petites villes du Middle West, les emplois ont disparu depuis maintenant 25 ans et n'ont été remplacés par rien d'autre", a déclaré Obama. "Et il n'est pas surprenant qu'ils deviennent pleins d'amertume, qu'ils s'accrochent aux armes à feu ou à la religion, ou à leur antipathie pour ceux qui ne sont pas comme eux, ou encore à un sentiment d'hostilité envers les immigrants", ajoutait-il.
Pour Hillary Clinton, ces propos montrent qu'Obama "méprise" les électeurs de Pennsylvanie. Dans le camp républicain, un collaborateur de John McCain a dit que les déclarations d'Obama "témoignent d'un élitisme et d'une condescendance envers les Américains qui travaillent dur". "Lorsque je voyage et que je parle aux gens, je vois le mécontentement et la colère, l'amertume", s'est ensuite justifié Obama au cours d'un meeting dans l'Indiana. "Les gens sont mécontents, et ça pour une bonne raison. Ils ont vu leurs économies fondre. Ils ont perdu leur emploi."
"Je ne suis pas exprimé aussi bien que j'aurais dû", a-t-il concédé samedi en ajoutant qu'il n'avait pas voulu être offensant envers qui que ce soit. Il a ajouté avoir voulu dire que "quand on est amer, on se tourne vers ce sur quoi on peut s'appuyer" - que ce soit la famille, la communauté, la foi, autant de "traditions qui se transmettent de génération en génération, et qui sont importantes".
Caroline Caldier avec agences
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