Hillary Clinton favorite "pour rien" en Virginie ?
Souvent, des formules sportives sont utilisées pour traiter de l'actualité politique, de manière à filer une métaphore évidente pour tous. Selon cette idée, on pourrait considérer qu'Hillary Clinton devrait remporter "pour sauver l'honneur" cette nuit la primaire démocrate de Virginie occidentale.
En effet, le contexte est loin d'être favorable à la sénatrice de New York. Au cours de son duel avec Barack Obama, elle a certes glâné des victoires importantes qui ont renforcé un peu davantage son surnom de "come-back kid". Mais, justement, la tendance générale des primaires successives l'ont progressivement placée dans une position inattendue d'outsider.
Aujourd'hui, le sénateur de l'Illinois ne peut plus perdre son avance. Il dispose de 1.867 délégués, contre les 1.698 qu'affiche sa rivale. Quant au nombre de "super délégués", Obama est passé devant pour la première fois le 10 mai, avec 275 contre 271. Ces personnalités démocrates disposent d'un vote très prisé à la convention de la fin août, à Denver (Colorado).
_ Un autre facteur difficile pour l'équipe Clinton, ses finances. Dimanche, le principal stratège Howard Wolfson a reconnu que la sénatrice était endettée à hauteur de 20 millions de dollars.
Stratégie de l'échec
Malgré cela, un sondage publié hier par l'université de Suffolk (Massachusetts) crédite la candidate de 60% des intentions de vote en Virginie occidentale, Barack Obama n'en atteignant que 24%. Même tendance pour le Kentucky, où la primaire sera organisée le 20 mai (58% contre 31%).
Aux Etats-Unis, ils sont très peu d'experts politiques à encore imaginer qu'Hillary Clinton puisse finalement l'emporter. Bien que favorite dans la moitié des primaires à venir, la dynamique victorieuse, ce "karma" si particulier semble bien lui avoir échappé. Le camp d'en face ne s'y trompe pas, puisque John McCain, candidat républicain, a déjà proposé des débats à Obama.
Mais Hillary Clinton rejette toujours, pour autant, les appels en faveur de son retrait. Par fierté, combativité, mais aussi puisqu'un renversement est toujours possible, même s'il faudrait désormais une "gaffe" ou un incident retentissant pour inverser la tendance.
_ Peut-être aussi la volonté de jouer un rôle de premier plan, jusqu'à la convention. Sauf qu'au moment où les analystes tentent déjà de décrypter les erreurs d'une campagne basée sur les références à la présidence de son époux, Bill Clinton, cet interminable duel risque toujours autant de favoriser, au final, le candidat républicain.
Matteu Maestracci
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