"Ici, nous vivons comme des morts", écrit Ingrid Bétancourt
"Cela m'est très difficile de continuer à croire (...) Ici, nous vivons comme des morts", écrit Ingrid Betancourt dans une longue lettre adressée à sa mère et lue hier soir à ses enfants, que le comité de soutien à l'otage franco-colombienne nous a transmis. Prisonnière des FARC depuis 2002, la sénatrice apparue amaigrie et prostrée sur une vidéo explique qu'elle va "mal psychiquement", ne mange plus, ne parle plus.
Le gouvernement colombien a rendu publiques hier des cassettes vidéo, photos et lettres saisies lors de l'arrestation la veille au soir de guérilleros présumés. Ces documents datés de la fin octobre pourraient constituer la première preuve directe de vie depuis 2003 d'Ingrid Betancourt et des prisonniers américains des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).
La lettre est dédiée à sa famille et ses proches, "à ces êtres qui sont mon oxygène, ma vie", écrit Ingrid Betancourt, "à ceux qui
me maintiennent la tête hors de l'eau, qui ne me laissent pas couler dans l'oubli, le néant et le désespoir". L'otage s'adresse à sa fille Mélanie, la qualifiant de "meilleure version de ce qu'(elle) aurait voulu être". A son fils Lorenzo, elle confie que "tout ce qui vient de lui est du baume pour (son) coeur".
"Durant plusieurs années, j'ai pensé que tant que j'étais vivante, tant que je continuerais à respirer, je devais continuer à héberger l'espoir", souligne l'ancienne candidate à l'élection présidentielle en Colombie, qui remercie tous ceux, dont les présidents français Nicolas Sarkozy et vénézuélien Hugo Chavez, qui tentent de la faire libérer. Mais aujourd'hui, reconnaît-elle, "je n'ai plus les mêmes forces".
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