La Cour suprême américaine suspend l'exécution d'Hank Skinner

Moins d'une heure avant... Trois-quarts d'heure exactement. La Cour suprême des Etats-Unis a tout arrêté. Hank Skinner n'a pas été exécuté ce soir, au pénitencier de Huntsville, au Texas, pour les meurtres, le soir du réveillon de 1993, de sa compagne et des deux fils de celle-ci.

Coup de théâtre, donc. La Cour suprême a suspendu l'exécution, sans autre précision pour le moment. Le condamné pourra-t-il tenter de prouver son innocence ? Il l'a toujours clamé : ce n'est pas lui qui a tué. Un test ADN le disculperait, à coup sûr, disait-il. Mais l'Etat du Texas a toujours refusé de le faire. Le Texas qui, au passage, détient tous les records en matière d'exécution...
_ Au tribunal de décider si, oui ou non, il accepte ou non sa requête. S'il refuse, une autre date sera fixée pour son exécution.

Si l'accusé était bien chez lui le soir du triple meurtre, il assure qu'il était... évanoui. La présence d'un cocktail d'anxiolytiques, d'anti-douleurs et d'alcool dans son organisme a d'ailleurs été confirmée par une prise de sang.
_ L'enquête a manifestement été bâclée. Un oncle de la victime, au passé violent, qui avait harcelé sa nièce durant un autre réveillon, n'a jamais été interrogé. Il est mort en 1997.

Bref, la mobilisation semble avoir payé. Des manifestants s'étaient encore rassemblés ce soir à Paris, non loin de l'ambassade américaine. A l'initiative de la femme de Skinner, Sandrine Ageorges-Skinner, une Française.
_ La France, d'ailleurs, par la voix de Nicolas Sarkozy et de Bernard Kouchner, est intervenue auprès du Texas pour demander la grâce du condamné. Mais le salut est venu du plus haut niveau de la justice américaine.