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La culture populaire, un précieux atout pour Barack Obama

Jamais un président américain ne se sera autant inscrit dans l’air du temps. Pour Barack Obama, la culture populaire est devenue un outil de communication comme un autre, aussi bien aux Etats-Unis que dans le monde.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 5min
L'oeuvre «Obama manifest hope» exposée lors de l'exposition de l'artiste américain Shepard Fairey, alias Obey, au musée PAN à Naples, le 15 décembre 2014. Frank Shepard Fairey célèbre artiste de rue américain, est devenu l'un des auteurs les plus influents de la scène contemporaine après avoir réalisé une image stylisée de Barack Obama en quadrichromie lors de la campagne 2004. (ALESSIO PADUANO / NURPHOTO)

Barack Obama est décidément un homme connecté (et pas que) sur les réseaux sociaux et Internet. Depuis sa première élection en 2004, son image d’homme politique sympathique tient beaucoup à ses nombreuses références à la culture populaire. Souvent américaine, donc globale, mais parfois locale. Il l’a récemment prouvé en Inde, le 27 janvier 2015, lors de sa visite officielle devant un parterre d’étudiants, de représentants de la société civile et de journalistes en citant une réplique culte du cinéma indien.


 «Senorita, bade bade deshon mein (en Hindi) ... You know what I mean», a lancé Barack Obama, le sourire aux lèvres. Les Indiens se souviendront encore longtemps de cette réplique du "King of Bollywood", Shahrukh Kahn alias SRK, dans Dilwale Dulhania Le Jayenge (1995), revue et corrigée par le président américain. Le film, plus de vingt ans après sa sortie, continue encore d’être projeté dans les salles. 


Outre une (évidente) portée politique, comme l’explique Hindustan Times, cette tirade constitue une réponse du berger à la bergère. Le Premier ministre indien Narendra Modi avait utilisé la célèbre réplique de Star Wars, «Que la force soir avec toi !», le 27 septembre 2014, lors de sa visite très remarquée aux Etats-Unis. Mais cette sortie confirme, encore une fois, que Barack Obama est une icône pop. Les artistes se sont emparés du président américain, et vice-versa.

Tout comme ses compatriotes, Barack Obama est un fan des productions télévisuelles américaines et il s'en sert pour faire avancer son agenda politique. En duplex sur le plateau de l’animatrice Ellen DeGeneres en août 2014, où il explique la nécessité pour tous les Américains de souscrire à une assurance-maladie dans le cadre du programme Obamacare, il évoque dans la foulée Scandal (diffusée sur ABC) et House of Cards (disponible sur Netflix) qu’il apprécie beaucoup (le président amercain a été d'ailleurs invité à faire une apparition dans cette dernière série). Barack Obama a exprimé son grand intérêt pour la production de Netflix sur Twitter en février 2014. Ces deux séries, plébiscitées par le public, se déroulent dans les arcanes du pouvoir américain et de la Maison-Blanche. De même en janvier 2014 dans son traditionnel discours annuel sur l'état de l'Union, il déclarera que le temps où la gente féminine était traitée au travail comme dans la série Mad Men est révolu afin de réaffirmer que les femmes doivent bénéficier des mêmes salaires que leur alter ego masculins.
 

Quand il ne parle pas de séries, comme l'ont fait par le passé ses prédécesseurs, le président américain va plus loin en poussant la chansonnette. Il peut alors se servir d’une ballade R'n'B (slow jam) pour faire savoir qu’il milite pour que les intérêts sur les prêts étudiants n’augmentent pas, sur le plateau du présentateur américain Jimmy Fallon en 2012. 

 
Il fredonne aussi volontiers le tube d’Al Green, Let’s stay together, quand il ne danse pas aux côtés de Michelle Obama (meilleure danseuse que lui, constat qui «fait du mal à son ego», affirme malicieusement Barack Obama). Sportif, il ne rechigne pas non plus à échanger quelques passes avec des élèves ou des stars du basket américain. 

Outre la chanson, Barack Obama détient l'humour dans sa panoplie. Ses numéros de stand-up devant les journalistes accrédités a la Maison-Blanche sont devenus mémorables. En 2011, lors de leur dîner annuel, c’est avec une vidéo extraite du dessin animé Le Roi lion (1994) qu’il répond à la controverse sur son extrait de naissance. Deux ans plus tard, il y mentionne le rappeur Jay-Z en faisant allusion au voyage controversé de ce dernier à Cuba avec sa compagne Beyoncé, puis évoque un album de la chanteuse Taylor Swift en lançant une pique aux républicains et interpelle enfin le comédien Michael Douglas, présent dans la salle, à qui on lui aurait conseillé de s’adresser pour être un aussi bon dirigeant que l'acteur dans The American President (Le Président et Miss Wade, 1995). 


Mais quand il se déplace aux Etats-Unis, plus besoin de culture, sa «cool attitude» suffit largement à séduire ses concitoyens. Ce fut le cas dans un bureau de vote à Chicago en septembre 2014 lors d’un échange impromptu avec le petit ami de sa voisine, qui lui avait dit en blaguant «de ne pas toucher sa copine». Il finira par embrasser la jeune femme sur la joue. Une belle métaphore de la relation qu’entretient Barack Obama avec l’opinion publique dans beaucoup de pays du globe.
 
A regarder sur le Net, les moments les plus drôles des interventions et apparitions de Barack Obama : 
>> La compilation de CNN 
>> Une compilation sur la Toile 

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