La cyber-escroquerie du siècle
Le hacker s'appelle Albert Gonzalez, il a 28 ans. Avant de devenir le cyber-escroc du siècle, il a été informateur pour les services fédéraux et a participé à la traque de pirates informatiques. Sauf que le garçon cachait bien son double jeu: il était de mèche avec les criminels et les informait sur les enquêtes en cours les concernant.
Il est déjà en prison pour cette affaire et attend son procès pour un précédent piratage informatique contre une chaîne de restauration. Pour ces chefs d'inculpation, il risque 20 ans de prison. Lundi, lui et ses deux complices russes ont été inculpés pour le plus gros vol virtuel de l'histoire américaine... Et pour cette cyber-attaque, il risque la prison à vie.
Gonzalez, alias Segvec ou J4GUAR17, était le cerveau d'un petit groupe qui a détourné, entre 2006 et 2008, les données de plus de 130 millions de cartes bancaires avant de les revendre à d'autres malfaiteurs.
Les hackers entraient dans les réseaux de grandes sociétés, principalement des supermarchés ou des organismes de crédit. Ils y installaient des logiciels qui leur permettaient ensuite de contourner les pare-feux et d'accéder aux données pour les voler. Le leader du groupe aurait même inventé un système sophistiqué pour pénétrer ces réseaux, les données pillées étant ensuite envoyées sur des serveurs en Californie, dans l'Illinois, mais aussi en Lettonie, aux Pays-Bas et en Ukraine.
Le coût de cette fraude géante atteindrait de 90 à 305 dollars par dossier piraté, selon une étude de l'institut Forrester Research.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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