La marée noire touche la Louisiane
Les vents se sont levés. Les barrages déployés pour protéger les plages de sable et les prairies situées au bord de la côte se sont révélés impuissants à contenir les vagues huileuses d’un mètre cinquante de haut. C’est une véritable course contre la montre qui s’engage désormais pour tenter de protéger un écosystème riche en oiseaux et vie marine. Le directeur de l’agence nationale océanographique et atmosphérique ne cache pas son inquiétude : "J’ai vraiment peur. Elle est vraiment très, très grande. Et les travaux qu’il faudra mener pour la combattre, seront simplement énormes." A raison de 5.000 barils par jour (800.000 litres), la fuite, issue de la plateforme qui a coulé, produit une nappe de 160km sur 72km.
Etat d’urgence
Barack Obama s’est engagé à utiliser toutes les ressources du pays pour limiter les dégâts. Le président a décrété l'état de catastrophe nationale. L’armée est sur le pont. Objectif : protéger ce sanctuaire écologique, mais aussi l’industrie de la pêche et du tourisme en Louisiane, Mississippi, Alabama et Floride. La Louisiane, à peine remise du passage de l’ouragan Katrina en 2005, guette la ligne menaçante de la nappe qui s’avance. Son gouverneur, Bobby Jindal a décrété l’état d’urgence. Mais les habitants ont à nouveau le sentiment d'avoir été ''oublié'' par l'Etat fédéral, qui a tardé à mesurer l'ampleur du désastre écologique et économique qui se profile.
Colère des pêcheurs
Une action en justice a déjà été intentée mercredi au nom de deux éleveurs de crevettes en Louisiane à la suite de la marée noire. Au moins cinq millions de dollars de dommages-intérêts compensatoires ainsi qu'un montant indéterminé de dommages à titre punitif sont demandés à Transocean et BP, respectivement propriétaire et exploitant de la plate-forme de forage, Halliburton Energy Services et Cameron International.
Si le puits situé à 1.500m de profondeur ne peut être fermé, quasiment 100.000 barils de pétrole, soit 15,9 millions de litres, pourraient polluer le golfe du Mexique avant qu'un puits de secours, voire deux, ne puissent être percés pour réduire la pression. A titre de comparaison, 42 millions de litres de brut s'étaient déversés dans les eaux du détroit du Prince William en Alaska le 24 mars 1989, lors de la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis, provoquée par le naufrage de l'''Exxon Valdez''.
Caroline Caldier avec agences
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