Le Canadien Michael Spavor condamné pour espionnage en Chine, sur fond de tensions diplomatiques
La tension monte entre la Chine et le Canada. Une crise diplomatique existe depuis deux ans en raison de l'arrestation à Vancouver de la fille du fondateur de Huawei. Le sort de deux Canadiens arrêtés par Pékin est désormais dans la balance.
Une nouvelle forme de guerre se joue à distance devant les tribunaux, avec comme armes, des accusations d'espionnage. En raison d'un bras de fer politique et judiciaire entre la Chine et le Canada, les relations entre les deux pays sont plus tendues que jamais. Un homme d'affaires canadien, Michael Spavor, vient d'être condamné en Chine à 11 ans de prison pour espionnage et divulgation de secrets d'État. Le procès a eu lieu à huis clos.
Une audience cruciale pour la fille du fondateur de Huawei
À la sortie du centre de détention où Michael Spavor est détenu, l'ambassadeur canadien, Dominic Barton, accuse : "Nous dénonçons avec la plus grande fermeté, la condamnation injuste de monsieur Spavor après deux ans et demi de détention arbitraire. Je ne pense pas que cette décision soit une coïncidence". Selon le Canada, ce sont même des représailles, car en ce moment-même, à Ottawa, une audience cruciale a lieu pour l'avenir de Meng Wanzhou, arrêtée à Vancouver il y a trois ans. Elle est la directrice financière de Huawei, le géant chinois des télécommunications, et également la fille du fondateur de l'entreprise.
Les États-Unis demandent son extradition pour malversation financière, mais la Chine est prête à tout pour l'empêcher. "C'est exactement la même chose qu'une prise d'otage. Probablement, la Chine recherche un dénouement un peu analogue à un échange d'espions au vieux temps de la guerre froide", explique François Godement, spécialiste de la Chine à l'Institut Montaigne. À travers le Canada, ce sont en fait les États-Unis que visent la Chine ; sans aucun état d'âme, mais sans vouloir s'attaquer frontalement à Washington, par peur de représailles et de sanctions économiques.
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