Le cauchemar américain d'un ingénieur français soupçonné de terrorisme
Mais il y a des lieux où la technologie peut sembler suspecte. Patrick Minot l’a appris à son insu. Cet ingénieur français de 53 ans est rentré récemment en France après avoir vécu plusieurs jours très pénibles.
Le 15 août, il embarque pour le vol Paris-Boston pour se rendre à un salon destiné aux accessoires automobiles. Pendant le voyage, il décide de tester sur l’appareil un nouveau boitier électrique calculant la vitesse et la consommation d’essence des voitures et des camions. Problème, sa curiosité va vite paraître suspecte aux yeux de ses voisins. Un adolescent américain jugeant son comportement inquiétant le dénonce auprès du personnel de bord.
Patrick Minot se voit alors confisquer son “Eco Gyzer” , son agenda électronique et son ordinateur portable. Mais l’histoire ne fait que commencer. Prétextant “un problème informatique à la tour de contrôle de Boston” , le personnel de bord décide alors d’atterrir en urgence au Canada. A son arrivée, le Français est arrêté avant d’être fouillé puis interrogé sur ses appareils jugés suspects.
S’en suivent, trois jours de détention et une condamnation au tribunal pour “désobéissance” au Code de l’aviation internationale. Après avoir plaidé coupable, Patrick Minot écope d’une amende 32000 dollars et d’une interdiction de territoire au Canada pour dix ans.
Enième challenge pour le Français : trouver une compagnie acceptant de l’accueillir pour son retour en France.
Il aura fallu l’annulation de trois départs pour qu’American Airlines prennent enfin en charge son transfert de New-York à Paris.
Dernier détail, l’ingénieur français a attendu de retour son vol en cellule en compagnie de deux douaniers et d’une paire de menotte.
Camille Gignac, avec agences
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