Les 400.000 rapports publiés par WikiLeaks, la face noire de la guerre en Irak
WikiLeaks avait invité un petit nombre de journalistes de
grands médias internationaux, dans la salle d'un club de Londres à
une adresse tenue secrète jusqu'au dernier moment, afin de leur donner accès
pendant trois heures et demie à une impressionnante masse de documents
classifiés. Cinq autres médias --Le New York Times, The Guardian, le Monde, Der
Spiegel et un site, The Bureau of Investigative Journalism-- s'étaient
préalablement vu offrir un accès privilégié pour décortiquer les pièces du
puzzle.
Ces rapports rédigés par les soldats américains font état de la violence militaire quotidienne. Le Monde rapporte notamment que plus de 300 plaintes pour torture ou mauvais traitements ont été enregistrées, dont quarante seraient des " atteintes graves " à l'intégrité des victimes. Trois détenus irakiens ont ainsi affirmé avoir reçu " des chocs électriques sur différentes parties du corps ", tandis qu'un autre a déclaré avoir subi " une brûlure sur la nuque avec un briquet ". Le Monde rappelle aussi le lourd tribut que les civils ont payé au conflit. Selon un rapport d'avril 2009, l'armée américaine aurait ainsi tué un handicapé mental n'ayant pas réagi aux sommations.
Les documents sont consultables sur le site de l'organisation à l'adresse
http://warlogs.wikileaks.org/. "Ceci constitue le premier véritable aperçu de
l'histoire secrète de la guerre que le gouvernement américain a toujours
cachée", proclame WikiLeaks en introduction.
Mais les différents rapports rédigés en style télégraphique sont parsemés
d'acronymes et de trous, afin de masquer l'identité des personnes impliquées, de
faire disparaitre les informations personnelles, ou d'éviter toute localisation.
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