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Les services secrets américains trop compliqués

Selon une enquête du quotidien américain Washington Post, les services secrets américains nés post 11-septembre et censés lutter contre le terrorisme sont devenus une nébuleuse trop compliquée et trop opaque. Personne ne peut en contrôler ni le coût, ni l'efficacité. Une enquête qui provoque la polémique aux Etats-Unis.
Article rédigé par franceinfo
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Top secret America”, c'est le nom de l'enquête publiée par le Washington Post. Une Amérique top-secrète loin d'être rassurante, contrairement à ce qu'ont voulu ses créateurs, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, qui ont fait plus de 3.000 morts et ébranlé l'Amérique et le monde.

Il a fallu deux ans de travail à une vingtaine de journalistes du quotidien qui avait sorti le Watergate, pour dévoiler ce monde de l'ombre. Du moins en partie, car certaines informations trop sensibles ont été retirées à la demande des responsables gouvernementaux américains qui ont eu exceptionnellement accès à l'enquête avant sa publication.

Ce qu'elle fait ressortir, c'est qu'après neuf ans de dépenses sans précédant, “le système installé pour mettre les Etats-Unis à l'abri est devenu si dense qu'il est impossible de connaître son efficacité”, expliquent les journalistes. Le Washington Post a répertorié 1.271 agences gouvernementales travaillant sur du renseignement, ainsi que 1.931 compagnies privées, réparties sur 10.000 sites. 854.000 personnes disposent d'un accès à des informations sensibles.

Une bureaucratie et un système que personne ne parvient à contrôler. Aucun homme politique ou haut responsable américain ne peut faire mouvoir cette galaxie de façon cohérente. La machinerie produit 50.000 rapports par an, dont une grande partie sont tout simplement ignorés. “Il y a probablement des redondances et des problèmes d'organisation”, a reconnu le Pentagone. “Mais il faut rappeler dans le même temps qu'il n'y a pas eu d'attentat majeur aux Etats-Unis depuis le 11-Septembre”, a-t-il tout de même souligné.

Mais le journal pointe les échecs de cette organisation : l'attentat raté du vol Amsterdam-Detroit à Noël, ou la tuerie de Fort Hood en novembre n'ont pas pu être pressentis.

“Cet article ne montre pas les services de renseignement tels que nous les connaissons”, a réagi David Gompert, directeur (intérimaire) du renseignement national américain (DNI), qui assure que les réformes de ces dernières années ont amélioré l'efficacité du système. A voir la carte des organismes de renseignements sur le site consacré à l'enquête, il est en tout cas toujours aussi gigantesque.

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