Malgré la polémique, un groupe chrétien américain persiste à vouloir brûler le Coran

"Le temps est venu pour nous de nous tenir debout pour combattre le
terrorisme". Le pasteur Terry Jones n'a "aucune intention d'annuler" son projet. C'est lui qui a eu l'idée de rendre hommage aux victimes du 11 septembre en brûlant en public 200 exemplaires du livré sacré des musulmans. Lui et les autres membres du groupe fondamentaliste "Dove World Outreach Center" ont prévu de faire leur autodafé samedi prochain à Gainesville, petite ville du nord de la Floride.

Terry Jones n'en est pas à sa première provocation : il est notamment l'auteur d'un ouvrage intitulé L'islam est diabolique . Mais cette fois, la polémique est en train de prendre des proportions internationales. Plusieurs manifestations ont eu lieu, notamment en Afghanistan et en Indonésie, pour dénoncer le projet. L'Iran assure que sa réalisation provoquerait des réactions "incontrôlables" , le Pakistan parle d'une initiative "abominable" tandis que l'institution sunnite modérée d'Al-Azhar estime que cela "ruinerait les relations de l'Amérique avec le monde musulman".
_ L'initiative est d'autant plus condamnée qu'elle survient au moment où les musulmans célèbrent la fin du ramadan.

Les autorités américaines craignent pour la vie de leurs soldats en Afghanistan et redoutent une montée du sentiment anti-islam. Peuvent-elles pour autant interdire l'autodafé ? Non, car "l'acte de brûler le Coran n'est pas une infraction à la loi américaine" explique une juriste américaine. L'interdire reviendrait à violer la liberté d'expression, une valeur très forte outre-Atlantique. Seul moyen d'intervenir : attendre que l'acte soit commis avant de verbaliser les militants pour feu en plein air non autorisé...