Mandela n'est plus fiché "terroriste" aux Etats-Unis
Dans l'un de ses derniers gestes en temps que président américain, George W. Bush a paraphé cette loi adoptée par le Congrès il y a quelques jours. Après son adoption par le Sénat fin juin, elle considèrera que le parti de Neldon Mandela, l'ANC (Congrès national africain) ne doit plus être considéré comme une organisation terroriste par le département d'Etat. Concrètement, Nelson Mandela, les membres de l'ANC et même du gouvernement sud-africain (l'ANC est au pouvoir depuis 1994 et les premières élections multiraciales après la fin de l'apartheid) ont à présent le droit de demander des visas pour venir aux Etats-Unis.
"Il y a longtemps que cela aurait dû être fait", a déclaré, sous couvert d'anonymat un responsable du département d'Etat, parlant d'une "excellente chose" pour les relations entre les Etats-Unis et l'Afrique du Sud. La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice jugeait elle-même "plutôt embarrassant" le fait que l'ANC, et donc Nelson Mandela, soient toujours, au regard des textes, considérés comme des terroristes. Pendant la Guerre froide, les Etats-Unis voyaient l'ANC comme une organisation communiste souhaitant briser le régime pro-occidental de l'Afrique du Sud.
Jusque là, les héros du combat pour l'égalité en Afrique du Sud étaient au regard des textes américains dans une situation paradoxale et anachronique : ils pouvaient se rendre au siège des Nations unies à New York, mais pas à Washington ou dans d'autres villes américaines, à moins d'une intervention personnelle du ministre américain des Affaires étrangères.
Il était temps, effectivement : Nelson Mandela, Prix Nobel de la Paix 1993 et premier président noir d'Afrique du Sud de 1994 à 1999, fêtera le 18 juillet son 90ème anniversaire.
Anne Jocteur Monrozier
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