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Etats-Unis : pourquoi les résultats définitifs des "midterms" sont toujours incertains, trois jours après les élections

"Irrégularités", second tour, nouveaux décomptes... Les résultats de plusieurs scrutins des élections de mi-mandat aux Etats-Unis sont toujours incertains.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Des supporters du démocrate Bill Nelson attendent les résultats des "midterms" à Orlando (Floride, Etats-Unis), le 6 novembre 2018. (JEFF J MITCHELL / GETTY IMAGES / AFP)

La Chambre des représentants a été remportée par les démocrates, le Sénat par les républicains. Mais trois jours après les midterms, mardi 6 novembre, les résultats définitifs n'ont toujours pas été donnés. Certains scrutins locaux restent en effet encore incertains et pourraient remettre en cause l'étendue de la victoire républicaine au Sénat.

Sur les cartes recensant les résultats, 15 sièges restent ainsi à pourvoir à la Chambre des représentants et quatre au Sénat, comme c'est le cas pour le Mississippi qui va devoir organiser un second tour. Entre "irrégularités" et nouveaux décomptes, franceinfo fait le tour d'horizon des Etats en attente, qui pourraient devenir décisifs en vue de l'élection présidentielle de 2020.

En Floride, deux postes remis en jeu

Scrutin sénatorial très serré en Floride : après le comptage des voix, le républicain Rick Scott ne devance désormais son adversaire démocrate que de 0,22 point. Or, la loi en vigueur dans cet Etat du Sud veut que si moins de 0,5 point sépare les deux finalistes, un nouveau dépouillement soit automatiquement ordonné. Après la réduction de son avance sur le sortant démocrate Bill Nelson, Rick Scott a estimé qu'il y avait eu fraude. Il a déposé un recours en justice contre les superviseurs électoraux de deux comtés pour des accusations de manquements aux lois électorales. 

"Le peuple de Floride mérite l'équité et la transparence", a déclaré le républicain lors d'une conférence de presse. "Chaque Floridien devrait être préoccupé qu'il puisse y avoir une fraude effrénée dans les comtés de Palm Beach et de Broward", a-t-il dit. Cette démarche est "portée par le désespoir", a répondu un porte-parole du candidat démocrate, soulignant la motivation politique de ce recours judiciaire.

Dans le même Etat, une course qui semblait jusqu'ici pliée est de nouveau scrutée. En effet, si le maire démocrate de Tallahassee, Andrew Gillum, s'était déclaré battu pour le poste de gouverneur de Floride, un nouveau décompte automatique devrait avoir lieu, alors que l'avance du républicain Ron DeSantis s'est rétrécie. Comme l'indiquent les résultats du New York Times (lien en anglais), moins d'un point sépare désormais les deux candidats. 

Andrew Gillum s'exprime lors d'un meeting à Kissimmee (Floride, Etats-Unis), le 28 octobre 2018. (PAUL HENNESSY / NUR PHOTO / AFP)

Dans l'Arizona, la victoire change de camp

Les électeurs de l'Arizona, dans le sud-ouest des Etats-Unis, vont peut-être devoir attendre plusieurs semaines avant de connaître le nom de leur sénatrice. Trois jours après l'élection, plusieurs centaines de milliers de bulletins ne sont toujours pas dépouillés. Et depuis la nuit de mardi à mercredi, la victoire a changé de camp.

Si dans un premier temps, l'entrée de la républicaine Martha McSally à la chambre haute du Congrès semblait assurée, elle a ensuite vu sa rivale démocrate prendre l'avantage. Première candidate au Sénat ouvertement bisexuelle, Kyrsten Sinema mène désormais avec plus de 9 000 voix d'avance sur son adversaire républicaine, selon le comptage du secrétariat d'Etat de l'Arizona. Si la démocrate de 42 ans venait à l'emporter contre Martha McSally, soutenue par Donald Trump, la majorité républicaine au Sénat serait moins nette que prévu. Cela "confirmerait une poussée dans l'Ouest au détriment de Trump", analyse ainsi le spécialiste de la politique américaine Corentin Sellin.

En Géorgie, une candidate dénonce des "irrégularités"

En Géorgie, l'équipe de campagne du républicain Brian Kemp a revendiqué mercredi soir la victoire pour l'élection au poste de gouverneur de l'Etat. Les premiers résultats de l'élection lui donnaient une avance de plus de 60 000 voix. Mais sa rivale démocrate Stacey Abrams refuse de reconnaître sa défaite tant que l'ensemble des bulletins ne sont pas dépouillés. Celle qui souhaite devenir la première femme noire à être élue à un poste de gouverneur d'un Etat américain dénonce un "nombre incroyable d'irrégularités" lors du scrutin, citant des cas de bulletins rejetés ou de pannes de machines à voter. Elle souligne en outre que des milliers de bulletins déposés en ligne ou par procuration n'ont toujours pas été dépouillés.

Les candidats au poste de gouverneur de Géorgie Stacey Abrams et Brian Kemp, le 6 novembre 2018. (GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

De plus, le républicain Brian Kemp se retrouve accusé par ses opposants de conflit d'intérêts. En cause : son statut de secrétaire de l'Etat de Géorgie lui permettant de superviser le processus électoral et l'enregistrement des électeurs. Il n'y a renoncé que jeudi, après s'être déclaré vainqueur à l'élection.

Sa rivale l'avait accusé, pendant la campagne, d'avoir abusé de cette fonction en suspendant l'inscription sur les listes électorales de 35 000 Afro-Américains. Des accusations auxquelles l'équipe de campagne du candidat républicain a répondu : Stacey Abrams ne veut pas "accepter le fait que les électeurs ont rejeté son programme radical", a dénoncé le camp républicain. "Et maintenant elle essaie désespérément de voler l'élection devant les tribunaux", a ajouté un porte-parole dans un communiqué. 

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