Etats-Unis : loin de la frontière avec le Mexique, New York confrontée à un afflux de migrants
22 heures, lundi 29 mai 2023, à la gare de Port Authority de New York : c’est la fin d’un interminable voyage en bus depuis le Texas pour une trentaine de personnes. Power Malu d’une association d’aide aux migrants les attend et a un geste pour chacun. "Ils sont profondément inquiets alors quand ils descendent du bus, je soulève les enfants, je souris à tout le monde pour dissiper ces mauvaises ondes et leur donner une lueur d’espoir, explique-t-il. Mais je ne leur mens pas, et je leur dis que ce périple sera difficile".
Un parcours d’obstacles qu’entame Diego, un Vénézuélien hébergé dans un complexe de la police reconverti en refuge. Le retour à la réalité est brutal pour ce célibataire qui espère un jour travailler dans la construction : "Il faut de l’argent parce que je ne peux pas chercher de travail habillé comme ça en short, constate-t-il. Il faut que je sois présentable avec un pantalon ou un jean, une chemise…"
"Les gens pensent qu’il suffit d’arriver aux États-Unis pour trouver du travail. Mais non."
Diego, un migrant vénézuélienà franceinfo
Trouver un travail, "c’est le rêve de tous, poursuit Diego, parce qu’au Venezuela, il n’y a pas d’opportunités". Avec de la chance, il croisera peut-être la route d’Ilze Thielmann qui fait ici l’inventaire de sa "petite boutique", t-shirts, chemises, sous-vêtements, dont elle fait don aux migrants, tout en appelant le gouvernement fédéral à agir. "Les gens vont continuer à arriver, encore et encore. Ce n’est pas le problème de New York, c’est le problème de l’Amérique, du monde même !, estime-t-elle. Nous sommes ravis d’avoir cette petite boutique solidaire et d’aider ces gens avec leurs besoins du quotidien, mais ça ne va pas résoudre tous leurs problèmes".
"Je pourrais avoir un diplôme universitaire"
Parmi ses bénévoles, elle compte le tout jeune Pedro, arrivé lui aussi du Venezuela, l’été dernier. Son anglais est très bon. Il ne lui reste plus qu’à décrocher des papiers. "Et ensuite, je ne sais pas. Je pourrais avoir un diplôme universitaire, se prend-il à rêver. Je veux vraiment rester ici. J’aimerais avoir la chance de rendre ce que ce pays m’offre parce que je suis très reconnaissant d’être ici en sécurité".
Face à cette vague migratoire, le maire de New York, Eric Adams, a fait état des difficultés de son administration à trouver des sites d'hébergement d'urgence et demandé l'aide des autorités fédérales et du gouvernement. Diverses options d'accueil ont été considérées, y compris les bâtiments municipaux, les bureaux vacants, et même Rikers Island, la célèbre prison de la ville, ainsi que 20 gymnases d'écoles publiques à utiliser comme sites d'urgence.
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