Polémique à Air France autour des sondes de vitesse des Airbus
Dans les minutes qui ont précédé la disparition du vol AF447 des écrans radars, l’appareil a envoyé une vingtaine de messages automatiques de défaillances techniques. Dont l’un concerne la sonde de vitesse "Pitot", qui pourrait avoir joué un rôle dans la catastrophe, en fournissant à l’équipage des informations erronées sur la vitesse de l'appareil.
Or, l’une des hypothèses pour expliquer le crash est que l’Airbus aurait "attaqué" la très forte zone orageuse à une vitesse trop faible. Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a pointé dès vendredi "une incohérence des vitesses mesurées" par les sondes du vol AF447. Le lendemain, Air France confirmait dans un communiqué avoir observé à partir de mai 2008 "des incidents de pertes d'informations anémométriques en vol en croisière sur A340 et A330".
Ce matin, le syndicat de pilotes Alter, minoritaire à Air France, "déplore que la direction n'ait pas pris la décision d'immobiliser les A330/A340 non encore équipés de nouveaux modèles", écrit le syndicat dans un communiqué. Aussi, "afin qu'une catastrophe ne se reproduise pas et dans l'attente des résultats des diverses enquêtes ouvertes", Alter invite les personnels navigants techniques à refuser tout vol sur A330/A340 n’ayant pas "au moins deux sondes Pitot modifiées".
Dès ce matin, la compagnie aurait promis, au cours d'une réunion à laquelle était convié le SNPL - syndicat majoritaire chez les pilotes de ligne, de changer d'ici demain, deux des trois sondes Pitot sur la totalité de sa flotte d'A330-A340. Soit 34 appareils. Les autres syndicats sont dubitatifs. Evoquant une seule sonde de dernière génération par avion, et quelques appareils équipés de deux sondes neuves envoyés prioritairement sur des liaisons jugées sensibles par Air France. La compagnie, elle, n'a pas souhaité s'exprimer.
Une mer de débris
Sur la zone de la catastrophe, au lendemain du repêchage d’une pièce maîtresse de l’appareil, la dérive de l’avion (notre photo), les recherches se poursuivent. "Sur une mer de débris" (sièges, masques à oxygène, objets personnels, sacs à dos, mallette etc.), les secouristes français et brésiliens s’attèlent avant tout à récupérer les corps des victimes. Vingt-quatre corps ont pour l’instant été repêchés.
Et les premiers corps de victimes ont été acheminés en fin de matinée sur l'île de Fernando de Noronha à bord d'un hélicoptère de l'armée.
Douze appareils brésiliens et deux français participent aux recherches, appuyés par six navires dont une frégate française.
Gilles Halais, avec agences
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