Pourquoi des millions d'habitants de la région de New York sont appelés à économiser l'eau
Prendre des douches plus courtes, tirer la chasse d'eau moins souvent, lancer le lave-vaisselle seulement s'il est plein... Dans une ville où les New-Yorkais utilisent plus de 3 milliards de litres d'eau par jour, les autorités encouragent les habitants à réduire leur consommation. Car l'Etat doit lutter contre une série d'incendies et fait face à une période de sécheresse particulièrement longue qui met les réserves d'eau à l'épreuve. Actuellement en alerte sécheresse, la mégalopole américaine envisage également d'imposer des restrictions obligatoires si les températures élevées persistent et si les prévisions de pluie restent faibles, selon le New York Times. Franceinfo vous explique pourquoi les New-Yorkais sont incités à économiser l'eau.
Parce que la région lutte contre les feux
La région de New York affronte une série d'incendies d'une rare intensité. Les Etats de New York et du New Jersey, actuellement en alerte rouge, luttent contre des feux qui ont brûlé des milliers d'hectares autour de la rivière forestière de Jennings Creek, à une heure de route des gratte-ciel de Manhattan. Poussés par les vents, 370 incendies de forêt ont été recensés dans le New Jersey entre le milieu du mois de septembre et la fin d'octobre. C'est dix fois plus que l'année passée, selon le New York Times.
Les flammes se sont même approchées du cœur de la mégapole. Mercredi, les pompiers ont également lutté contre un vaste feu de broussailles dans le grand parc d'Inwood Hill, tout au nord de Manhattan, rapporte la chaîne ABC. Cinq jours plus tôt, USA Today a décrit un scénario similaire à Prospect Park à Brooklyn. Ces feux, qui aspirent l'humidité de l'atmosphère et du sol, ont un impact direct sur les réserves en eau.
Parce que la sécheresse actuelle est inédite
New York traverse la deuxième plus longue période de sécheresse enregistrée depuis 1869, rapporte la mairie dans un communiqué. "Cela fait plus de 20 ans qu'on n'a pas mesuré un tel épisode (...) dans le nord-est des Etats-Unis", confirme le climatologue Brian Fuchs, interrogé par l'AFP. Si le National Weather Service recense habituellement 11,2 cm de pluies à Central Park en octobre, les précipitations n'ont atteint que 0,02 cm, a rapporté Associated Press début novembre. Des mesures inquiétantes pour New York, alimentée en eau par des retenues d'eau autour de la région, qui atteignaient le 13 novembre 62% de leurs capacités (contre 79,2% en temps normal).
Après vingt-neuf jours sans précipitations selon la chaîne américaine CBS, cet "apport minimal" ne permet pas de remplir pleinement les réserves d'eau de la ville, a souligné le commissaire à la protection environnementale de New York, Rohit Aggarwala, auprès du New York Times. "Dans l'ensemble, nos réservoirs ont atteint environ deux tiers de leur capacité, soit environ 10% de moins que la quantité attendue à cette époque de l'année", a déclaré le commissaire à CBS. En réponse à cette situation, Eric Adams, le maire de New York, a lancé début novembre une alerte à la sécheresse à l'échelle de la ville. Une première depuis 2001.
Parce que les autorités veulent anticiper
Pour le climatologue Brian Fuchs, l'épisode de sécheresse n'est pas totalement inhabituel dans le nord-est des Etats-Unis. "Mais les températures sont plus élevées à cause du changement climatique. Et elles peuvent contribuer à des sécheresses que l'on ne voyait pas par le passé", a-t-il expliqué à l'AFP. "On passe de plus en plus rapidement de périodes très humides à très sèches, et inversement."
La crainte d'une pénurie sur le long terme est une autre raison de l'appel à réduire la consommation. "En commençant à économiser l'eau maintenant, nous faisons tout ce que nous pouvons pour nous assurer que nous pourrons arroser nos parcs et remplir nos piscines l'été prochain, et pour éviter une sécheresse plus grave", a déclaré le maire de New York dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux avant d'ajouter : "Mère Nature est aux commandes, nous devons donc adapter notre comportement."
Le gouverneur du New Jersey, Phil Murphy, anticipait lui aussi un "hiver très sec" lors d'une conférence de presse. La ville de New York a assuré mettre en place des mesures afin de répondre aux problématiques climatiques futures. Zach Iscol, à la tête du département de gestion des urgences de New York, a notamment annoncé déjà travailler sur un plan de sauvegarde des ressources. "Nous avons tous un rôle à jouer dans la conservation de l'eau de notre ville, l'une de nos ressources les plus précieuses", a-t-il annoncé dans le communiqué publié par la ville.
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