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Présidentielle américaine : l’hypothèse Bloomberg

Le milliardaire Michael Bloomberg n’exclut pas de se présenter en indépendant pour succéder à Barack Obama. L’ancien maire de New York mise sur une candidature repoussoir de Donald Trump et le rejet de l’establishment représenté par Hillary Clinton. Ira-t-il jusqu’au bout cette fois-ci ?
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Michael Bloomberg en route pour la Maison Blanche ? (OMER MESSINGER / NurPhoto)

Il donnera sa réponse définitive en mars. Il a laissé le soin à ses lieutenants de lancer le ballon d’essai dans le New York Times. Michael Bloomberg, 73 ans, milliardaire fondateur de l'agence d'informations financières qui porte son nom, avait déjà dans le passé caressé l'idée de se lancer dans la course pour Washington. Prudent, il attend après les votes dans l’Iowa et le New Hampshire.

 
L’homme d’affaires rêve d’un scénario idéal pour sa candidature : Donald Trump en chef de file des républicains, l’outsider Bernie Sanders en représentant des démocrates. Michael Bloomberg se voit en candidat indépendant, hors parti, avec un profil de modéré contre les excès de l’autre milliardaire, Donald Trump, et le radicalisme du sénateur «socialiste», un mot équivalent à l’extrême gauche aux Etats-Unis.
 
L’homme qui pèse 36,5 milliards de dollars a laissé entendre qu’une réserve d’un milliard est prête pour le lancement de sa campagne. Selon la presse américaine, l’ancien maire de New York aurait décidé, cette fois-ici, de se présenter devant les électeurs. Conservateur sur le plan économique, libéral sur les questions sociétales (partisan du mariage pour tous et du libre choix en matière d'IVG), Michael Bloomberg était démocrate avant se présenter et de remporter la mairie de New York en 2002 sous l’étiquette républicaine. Dixième fortune des Etats-Unis, proche de Wall Street et aimé par l’électorat urbain, il souffre d’un déficit de notoriété dans l’Amérique profonde.

 
Que pensent de lui ses adversaires ? Celle qui risque d’empêcher sa candidature si elle réussit à gagner les primaires démocrates, Hillary Clinton, élude avec une pirouette humoristique : «C'est un bon ami à moi, je vais faire au mieux pour obtenir la nomination, et on verra à partir de là. D'après ce que je comprends, si je n'ai pas la nomination, il y pensera. Je vais lui épargner cela.»
 
Donald Trump, désormais épargné par les républicains, tient à prendre à ses distances avec lui en mettant en avant ce qui les oppose : les armes à feu et l’avortement.

 
Bernie Sanders, le sénateur du Vermont anti-Wall Street, ne veut surtout pas d’une «bataille de deux milliardaires» pour la Maison Blanche. «Pour moi, la démocratie américaine n'est pas supposée être ça, une bataille entre milliardaires. Mais si c'est le cas, j'ai confiance, nous gagnerons», affirme le «socialiste» démocrate.
 
Le dernier candidat indépendant à se présenter à la présidence américaine était le milliardaire Ross Perrot en 1992. Il avait obtenu 18,9% du vote  populaire et contribué à la défaite du candidat républicain George Bush face à Bill Clinton. Il s'était à nouveau représenté en 1996 comme candidat du parti de la Réforme et obtenu 8% des voix. Réponse fin mars pour voir si Michael Bloomberg lui emboîterait ou pas le pas.

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