Etats-Unis : nommé par Trump, le patron de l'Agence de l'environnement contredit les scientifiques sur le réchauffement climatique
Cette déclaration a aussitôt suscité l'indignation de scientifiques, d'ONG et de responsables démocrates.
Voilà ce qui arrive lorsque l'on nomme un climatosceptique à la tête de l'Agence américaine de l'environnement (EPA). Jeudi 9 mars, Scott Pruitt, son nouveau patron, nommé par Donald Trump, a pris le contre-pied du consensus scientifique mondial en déclarant que les émissions de dioxyde de carbone n'étaient pas un facteur déterminant dans le changement climatique.
"Je pense que mesurer avec précision [l'impact de] l'activité humaine sur le climat est quelque chose de très difficile et il existe un immense désaccord sur le degré de cet impact. Donc non, je ne serais pas d'accord pour dire qu'il s'agit d'un contributeur important au réchauffement climatique", a-t-il estimé dans une interview sur la chaîne CNBC. Et ce alors que quelque 97% des scientifiques dans le monde s'accordent à dire que la combustion de dérivés du pétrole, de gaz naturel et de charbon a largement contribué à la forte montée des températures depuis le début de l'ère industrielle.
Cette déclaration a aussitôt suscité l'indignation de scientifiques, d'ONG et de responsables démocrates. "Les preuves sont robustes et il est clair que le coup de l'inaction [pour limiter le réchauffement climatique] est si élevé qu'il est innacceptable", a réagi la prédécesseure de Scott Pruit, Gina McCarthy, tandis que le Washington Post relève que ces affirmations sont en contradiction avec la position officielle de l'agence, défendue notamment sur son site internet.
Il dénonce le "mauvais accord" de Paris
Scott Pruitt s'est ensuite attaqué à la COP 21. "L'accord de Paris aurait dû être géré comme un traité, il aurait dû passer par une validation au Sénat. C'est inquiétant", a-t-il déploré. Selon le New York Times, l'entourage de Donald Trump serait en effet très divisé concernant l'opportunité pour les Etats-Unis de se retirer de cet accord phare. Steve Bannon, conseiller en stratégie du président, presse la Maison Blanche de sortir de l'accord historique conclu en décembre 2015 par 194 pays, d'après le quotidien new-yorkais, citant des responsables anonymes gouvernementaux et du secteur de l'énergie.
Mais, selon ces sources, cette position est rejetée avec force par le secrétaire d'Etat Rex Tillerson, ex-patron du géant pétrolier ExxonMobil, ainsi que par la fille aînée du président, Ivanka. Eux craignent qu'un retrait des Etats-Unis n'ait des conséquences diplomatiques néfastes. Or, pendant la campagne, Donald Trump avait promis qu'une fois élu il annulerait la participation américaine à cet accord, avant de nuancer sa position après son élection. Il avait alors dit garder "l'esprit ouvert" sur le sujet.
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