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Etats-Unis : un Biden offensif, des ovations pour O'Rourke... Ce qu'il faut retenir du 3e débat des primaires démocrates

Après avoir concentré, dans un premier temps, leurs attaques contre le président républicain Donald Trump, les principaux candidats démocrates ont fini par afficher leurs différences, notamment sur la question du système de santé.

Article rédigé par franceinfo
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Les candidats aux primaires démocrates Pete Buttigieg, Bernie Sanders, Joe Biden, Elizabeth Warren et Kamala Harris, lors du troisième débat, le 20 septembre 2019, à Houston (Texas, Etats-Unis).   (ROBYN BECK / AFP)

Un débat télévisé a réuni pour la première fois les dix principaux candidats à la primaire démocrate, jeudi 12 septembre, à Houston (Texas). Joe Biden, favori de la course à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle américaine de 2020, a été aux prises avec les sénateurs progressistes Elizabeth Warren et Bernie Sanders, qui restent à l'affût dans les sondages. 

Cinq mois avant les premiers votes de la primaire, dans l'Iowa, cette émission marque l'accélération de la campagne. Vingt candidats sont toujours en lice, un record. Présents lors de ce troisième débat, la sénatrice Kamala Harris, le maire de South Bend (Indiana) Pete Buttigieg, l'homme d'affaires Andrew Yang, Beto O'Rourke, le sénateur Cory Booker, la sénatrice Amy Klobuchar et l'ancien ministre d'Obama Julian Castro ont tenté de se faire remarquer lors des trois heures de discussions. Voici ce qu'il faut en retenir.

Un front uni contre Donald Trump

"Dangereux", un "extrémiste blanc", un "petit mec" à "l'ego fragile" : les attaques ont fusé contre l'actuel locataire de la Maison Blanche. Le débat a mis en avant une union des démocrates contre une réélection de Donald Trump, critiqué sur ses choix politiques comme sur son comportement au pouvoir. "Houston, nous avons un problème, a ainsi lancé la sénatrice Amy Klobuchar. Nous avons un gars qui est littéralement en train de diriger notre pays comme un jeu télévisé. Il préfère mentir que gouverner."

Il s'agit du "président le plus dangereux de l'histoire de ce pays", a également estimé Bernie Sanders. "Et maintenant, monsieur le président Trump, vous pouvez retourner regarder Fox News, s'est moquée la sénatrice Kamala Harris à la fin de son discours d'ouverture. Elle a reproché au président d'avoir "essayé de semer la haine et la division" dans le pays.

Joe Biden offensif face à l'aile gauche du parti

Rapidement, le débat a laissé place aux principales lignes de fracture du Parti démocrate, notamment au moment d'évoquer le système de santé. Joe Biden a souligné sa volonté de se servir des fondations du système dit Obamacare et a accusé les sénateurs Elizabeth Warren et Bernie Sanders de vouloir le détruire en instaurant un système de santé pour tous qui mettrait fin à l'assurance privée. "Je pense que l'Obamacare fonctionne", a dit Biden, demandant à ses adversaires progressistes d'expliquer comment ils comptaient financer leur projet de système de santé pour tous. 

Ma chère amie, la sénatrice à ma gauche, n'a pas indiqué comment elle payera et le sénateur, lui, a de fait, avancé comment il allait la payer, mais cela ne couvre que la moitié.

Joe Biden

Après un été marqué par des erreurs et des propos confus qui ont réveillé des doutes sur sa forme, Joe Biden, 76 ans, a défendu ses positions centristes pendant près de trois heures. La prestation du favori des sondages a convaincu une partie des observateurs américains. "M. Biden a fait preuve d'une plus grande constance dans ce qui était son troisième débat de la compétition des primaires, en énumérant des statistiques et en parant les attaques avec bonne humeur, estime le New York Times (article en anglais). Et malgré leurs critiques, aucun des neuf autres candidats sur scène n'a semblé en mesure d'endommager sa candidature de manière significative." Pour le Washington Post (article en anglais), le débat n'a "guère contribué à modifier" les équilibres de ces primaires démocrates, "avec peu de moments marquants ou d'erreurs majeures" des candidats.

Une bataille sur l'héritage de Barack Obama

La figure de l'ancien président Barack Obama a été très présente lors du débat. Joe Biden, vice-président de Barack Obama pendant huit ans, a revendiqué à plusieurs reprises ses liens avec le premier président noir des Etats-Unis. "En invoquant constamment M. Obama, figure populaire parmi les démocrates, M. Biden a cherché à atténuer les divisions idéologiques et générationnelles qui l'ont rendu vulnérable dans la course aux primaires", analyse le New York Times.

La plupart des candidats ont salué l'héritage laissé par Barack Obama, mais Julian Castro, qui se trouve à la traîne dans les sondages, a reproché à Joe Biden de rappeler son passé aux côtés de Barack Obama ou de s'en distancer à sa guise en fonction des circonstances. "Il veut s'attribuer le mérite du travail d'Obama, mais ne pas avoir à répondre à des questions", a dit celui qui fut secrétaire au Logement dans l'administration Obama. "J'assure l'héritage de Barack Obama et pas vous !" a ajouté Julian Castro. "Cela va le surprendre !" a réagi Joe Biden.

Une ovation pour Beto O'Rourke au sujet de la lutte contre les armes à feu

Il y a eu davantage de consensus entre les participants lorsqu'il a été question de saluer le leadership de Beto O'Rourke, qui avait vivement réagi après la fusillade de masse du mois dernier à El Paso (Texas), sa ville natale. L'ancien représentant du Texas a reçu une ovation retentissante de l'auditoire lorsqu'il a plaidé pour la confiscation des fusils d'assaut, dans un pays où le port d'armes divise profondément. "Bien sûr qu'on va prendre votre AR-15, votre AK-47 !" a-t-il lancé sous des applaudissements nourris.

Un candidat offre 1 000 dollars par mois à dix familles

L'entrepreneur Andrew Yang a ouvert le débat en promettant d'offrir 1 000 dollars par mois à dix familles américaines, choisies au hasard, afin de promouvoir son idée de revenu minimum universel. "Il est temps de se faire confiance", a expliqué ce fils d’immigré taïwanais en renvoyant sur son site internet pour ceux qui souhaitaient participer à son initiative. Sa proposition a provoqué les rires de certains de ses rivaux. "C'est original, je vous l'accorde", a réagi Pete Buttigieg.

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