Faute de protocole, fauteuil de Churchill... Quatre moments où Donald Trump s'est mis les Britanniques à dos
Le président des Etats-Unis, en visite de jeudi à dimanche au Royaume-Uni, a rencontré la Première ministre, Theresa May, et la reine Elizabeth II.
Donald Trump clôt, dimanche 15 juillet, une visite de quatre jours au Royaume-Uni, par un déplacement en Ecosse. Auparavant, le pensionnaire de la Maison Blanche avait rencontré la Première ministre britannique, Theresa May, et été reçu par Elizabeth II.
Sa visite a provoqué la colère de certains Britanniques : des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre sa venue à Londres. Une tension qui n'a pas empêché Donald Trump de se faire remarquer et de jeter le froid sur la fameuse "relation spéciale" entre les deux pays.
Avant même leur entrevue, il a taclé Theresa May
Pour Theresa May, l'enjeu de cette visite était de poser les bases d'un futur accord de libre-échange entre les deux pays, pour préparer l'après-Brexit. Un espoir qui a dû être douché quand elle a découvert, jeudi soir, les propos de Donald Trump dans le tabloïd The Sun, quelques heures seulement après son arrivée sur le sol britannique.
Le président américain y critique le plan pour le Brexit présenté par Theresa May quelques heures plus tôt, qui prévoit la mise en place d'une nouvelle "zone de libre-échange pour les biens" avec l'Union européenne. "S'ils font un tel accord, nous traiterions avec l'Union européenne au lieu de traiter avec le Royaume-Uni, cela tuera probablement l'accord", avertit le président américain.
Il tance également son hôte sur la façon dont elle mène la sortie de l'UE : "Je l'aurais fait très différemment. J'ai, en fait, dit à Theresa May comment le faire mais elle n'était pas d'accord." Il est allé encore plus loin en jugeant que l'ex-ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, ferait "un grand Premier ministre", alors que celui-ci vient de démissionner et fait figure de remplaçant potentiel de Theresa May.
Autant de déclarations qui ont provoqué une réaction outragée de membres du gouvernement britannique – "Où sont vos bonnes manières, Monsieur le président ?" a tweeté le ministre de l'Education, Sam Gyimah – et fait plonger le cours de la livre.
Il a frontalement critiqué la presse britannique
Dès le lendemain, vendredi, Donald Trump a fait marche arrière sur ses critiques, lors d'une conférence de presse commune avec Theresa May. "Quoi que vous fassiez, ça me va", a-t-il assuré au sujet du Brexit. Les deux dirigeants sont "tombés d'accord" pour chercher "à établir un accord de libre-échange Royaume-Uni/Etats-Unis ambitieux", a affirmé de son côté la Première ministre britannique.
Mais cette conférence de presse n'a pas été sans heurts. Comme à son habitude, Donald Trump a refusé de répondre à une question de la chaîne américaine CNN : "CNN fait des 'fake news'. Je ne prends pas de questions de journaux qui diffusent des 'fake news'." Il s'est aussi agacé de l'interview publiée la veille par le Sun. Il a assuré qu'il n'avait pas "critiqué la Première ministre" Theresa May et accusé le journal de ne pas avoir rapporté ses compliments envers son hôte : "Cela s'appelle des 'fake news'." Mais le président américain a décoléré quand un des auteurs de l'interview, qui se trouvait parmi les journalistes sur place, l'a informé que ses commentaires positifs étaient bien rapportés dans l'article, explique le Sun.
Il a fait attendre la reine et piétiné le protocole
Quelques heures plus tard, Donald Trump et son épouse Melania ont eu droit à un honneur rare : être conviés au château de Windsor par la reine Elizabeth II, pour passer en revue la garde d'honneur puis boire le thé. Mais au moment de passer en revue les soldats, Donald Trump a semblé pour le moins hésitant sur le protocole. Donnant lieu à des images étonnantes qui ont fait le bonheur des réseaux sociaux : le président américain cheminant, sans le savoir, devant la reine, puis cette dernière semblant lui indiquer où il devait marcher pour passer correctement les troupes en revue.
The awkward moment Trump stands right in front of the Queen after making her wait 15 mins for his arrival #Dick #TrumpBabyBlimp #TrumpProtest #Trump #TrumpUKVisit #Queen pic.twitter.com/dNZ9sDg8j9
— ceraunophile (@ceraunophil3) 13 juillet 2018
i know comments on trump's intelligence often veer into hyperbole but today the queen of england literally had to instruct trump on how to walk properlypic.twitter.com/ECRGmXQoQG
— jordan (@JordanUhl) 13 juillet 2018
Sur Twitter, certains Britanniques y ont même vu un manque de respect envers leur monarque. Ils ont aussi pointé le fait que le président américain avait fait attendre la souveraine de 92 ans pendant plus de dix minutes avant leur entrevue. Sacrilège : sa Majesté a même regardé sa montre.
The Queen has now been waiting more than 10 minutes. pic.twitter.com/qVGi4PlxCr
— Mark Di Stefano (@MarkDiStef) 13 juillet 2018
Oh dear, she just looked at her watch. The Queen does NOT like tardiness. pic.twitter.com/b0GXBV9oWt
— Patricia Treble (@PatriciaTreble) 13 juillet 2018
Il a posé dans le fauteuil de Winston Churchill
Ce vendredi mouvementé a connu un dernier rebondissement : la publication, par la porte-parole de la Maison Blanche, d'une photo montrant Donald Trump assis dans le fauteuil de Winston Churchill, à Chequers, résidence de villégiature des Premiers ministres britanniques, où avait lieu l'entretien avec Theresa May.
.@POTUS sits in Winston Churchill’s chair as a guest of Prime Minister May at Chequers. pic.twitter.com/Wv2nrLMnQP
— Sarah Sanders (@PressSec) 13 juillet 2018
L'image n'a pas été bien vue par tous les Britanniques. "Comment osez-vous...", a réagi le Daily Mirror en une, samedi. "Vous insultez notre pays, attaquez notre système de santé, faites honte à notre reine, sapez notre 'relation spéciale', humiliez notre Première ministre... puis vous posez avec un air suffisant dans le fauteuil de Winston Churchill."
Tomorrow's front page: How dare you.. #tomorrorwspaperstoday https://t.co/vHVqjgVhlY pic.twitter.com/HXyoNJZCRi
— Daily Mirror (@DailyMirror) 13 juillet 2018
Le journal cite des députés travaillistes scandalisés. "Churchill incarnait le meilleur de l'esprit britannique quand nous avons combattu et vaincu les racistes et les fascistes lors de la Seconde Guerre mondiale, estime Ruth Smeeth. Au vu des actions et de la rhétorique affligeants de Trump, il ne mérite même pas de regarder une statue de Churchill, encore moins de s'asseoir dans son siège."
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