Iran : un Parlement très divisé après le retrait américain de l'accord sur le nucléaire
L’Iran a plutôt réagi avec modération à la décision de Donald Trump de se retirer de l’accord sur le nucléaire de 2015, mais la classe politique est divisée, ainsi que l'a constaté l'envoyé spécial de franceinfo.
Après la décision de Donald Trump de rejeter l’accord sur le nucléaire de 2015, Téhéran veut donner une chance à la négociation avec les cinq autres pays signataires du texte, mais la classe politique iranienne est divisée. Des élus conservateurs veulent quitter l'accord immédiatement, ainsi que l'a constaté l'envoyé spécial de franceinfo.
Des débats très animés au Parlement iranien
Les élus se succèdent au micro dans cet immense hémicycle, théâtre austère de la vie politique iranienne où un drapeau américain a été brûlé mercredi 9 mai. Ils n’ont pas de mots assez durs pour décrire Donald Trump. Un député présente le président des États-Unis comme l’incarnation du mal. Modérés et conservateurs s’affrontent après la décision américaine de mardi. Les premiers ne veulent pas se retirer du texte. Ils espèrent obtenir des concessions des Européens pour compenser le rétablissement des sanctions américaines. Kazem Jalili, député de Téhéran, est proche du président Rohani.
Ce parlementaire semble croire aux discussions avec les autres signataires pour sauver l’accord. "Nous pensons que ce qu’a fait Donald Trump va à l’encontre des codes et des protocoles internationaux, indique le député. La République islamique d’Iran, comme l’a dit notre honorable président, va négocier l’accord avec les cinq autres pays signataires. La France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Russie et la Chine."
Le résultat de la négociation avec ces cinq pays éclairera notre chemin pour déterminer l’avenir de l’accord.
Kazem Jalili, député de Téhéran, proche du président iranienà franceinfo
D’autres parlementaires sont beaucoup plus pessimistes. Quelles sont les chances de survie de l’accord ? "Elles sont très minces", d'après l’élu conservateur Mohamed Hossein Bahreini. "Dans la pratique, l’Iran n’a qu’un moyen de répondre au désengagement de Trump : il faut quitter simultanément l’accord sur le nucléaire de 2015 et le Traité de non-prolifération nucléaire, déclare-t-il. Mais l’Iran doit suspendre sa décision pendant quelque temps."
Ce délai nous permet de tester la sincérité des pays européens vis-à-vis de l’accord.
Mohamed Hossein Bahreini, député conservateur iranienà franceinfo
Et pour ce parlementaire conservateur, il n'y a aucun doute, ce délai de quelques semaines n’est qu’un sursis. Et les Européens ne parviendront pas à sauver l’accord, estime-t-il.
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