"Ne menacez plus jamais les États-Unis" : pourquoi Donald Trump s'en est pris aussi violemment à l'Iran
Depuis le retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien, les tensions entre les deux pays s'intensifient. Les menaces iraniennes en réponse aux sanctions économiques des États-Unis n'ont pas plu au locataire de la Maison Blanche.
"Nous ne sommes plus un pays qui supporte vos paroles démentes de violence et de mort. Faites attention !" En lettres capitales, Donald Trump s'en est pris nommément à son homologue iranien, Hassan Rohani, sur Twitter, dans un message posté dimanche 22 juillet. Dans un style très offensif, il l'appelle à ne "plus jamais menacer les États-Unis" au risque de subir des "conséquences telles que peu au cours de l'histoire en ont connues".
To Iranian President Rouhani: NEVER, EVER THREATEN THE UNITED STATES AGAIN OR YOU WILL SUFFER CONSEQUENCES THE LIKES OF WHICH FEW THROUGHOUT HISTORY HAVE EVER SUFFERED BEFORE. WE ARE NO LONGER A COUNTRY THAT WILL STAND FOR YOUR DEMENTED WORDS OF VIOLENCE & DEATH. BE CAUTIOUS!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 23 juillet 2018
Ce message apocalyptique se voulait une réponse aux avertissements du président iranien, qui avait assuré aux États-Unis qu'un conflit avec l'Iran serait "la mère de toutes les guerres", comme le rapportait l'agence Isna. Pourquoi une telle escalade verbale ? Franceinfo revient sur ces tensions récurrentes et récentes entre les deux pays.
D'où viennent ces tensions entre les États-Unis et l'Iran ?
Le 8 mai dernier, Donald Trump a provoqué un séisme diplomatique en annonçant le retrait des États-Unis de l'accord international sur le nucléaire iranien. Ce texte, signé en 2015, devait permettre une levée des sanctions internationales à l'encontre de Téhéran en échange de l'arrêt de son programme nucléaire. Mettant à exécution l'une de ses promesses de campagne, Donald Trump a fustigé un "accord pourri" et annoncé le rétablissement des sanctions économiques américaines contre l'Iran.
Cette décision du président des États-Unis avait entraîné une condamnation quasi unanime à l'étranger. "La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni regrettent la décision américaine de sortir de l'accord nucléaire iranien", avait réagi Emmanuel Macron sur Twitter.
La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni regrettent la décision américaine de sortir de l’accord nucléaire iranien. Le régime international de lutte contre la prolifération nucléaire est en jeu.https://t.co/fHuuUMUsCj
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 8 mai 2018
Depuis, la Maison Blanche n'a eu de cesse de mettre la pression sur le régime iranien. Le 21 mai, les États-Unis ont annoncé, par la voix de leur chef de la diplomatie, Mike Pompeo, qu'ils allaient adopter les sanctions "les plus dures de l'histoire" contre le pays. Le secrétaire d'Etat américain a alors dressé une liste de douze conditions draconiennes pour conclure un "nouvel accord" avec l'Iran. Sur le volet nucléaire notamment, les demandes américaines vont bien au-delà de l'accord de 2015.
"Le secrétaire d'État de DonaldTrump a 40 ans de retard. La nation iranienne a eu la révolution pour que personne ne puisse lui dire quoi faire", avait répondu sur Twitter le vice-président iranien, Eshagh Jahangiri.
Qu'est-ce que l'Iran a fait pour énerver Donald Trump ?
Ce regain de tension trouve ses origines dans un discours prononcé par le secrétaire d'État américain Mike Pompeo, dimanche 22 juillet, devant la diaspora iranienne en Californie. Les États-Unis, a-t-il assuré, n'ont "pas peur" de sanctionner "au plus haut niveau" le régime de Téhéran qui est, selon lui, "un cauchemar pour le peuple iranien". Le chef de la diplomatie américaine a notamment réaffirmé la volonté de l'administration Trump d'isoler économiquement l'Iran tout en estimant que le pays était "dirigé par quelque chose qui ressemble plus à une mafia qu'à un gouvernement".
Quelques heures après cette sortie très agressive, le président Hassan Rohani a averti que l'Iran pourrait fermer le détroit d'Ormuz, situé entre entre le golfe Persique et la mer d'Arabie. Car c'est un passage hautement stratégique pour le pétrole américain. Près de 30% du pétrole consommé dans le monde y est acheminé chaque jour.
Nous sommes le garant de la sécurité de ce détroit depuis toujours, ne jouez pas avec la queue du lion, vous le regretterez.
Hassan Rohanicité par l'agence Isna
Une menace approuvée par l'ayatollah Ali Khamenei. "On ne peut pas se fier à la parole ni même à la signature des Américains, donc les négociations avec l’Amérique sont inutiles", a déclaré le Guide suprême iranien. Un conflit avec l'Iran serait "la mère de toutes les guerres", a également menacé Hassan Rohani.
Que recherche le président américain ?
Comme lors de son bras de fer avec le dictateur nord-coréen Kim Jong-un, Donald Trump met en avant la puissance militaire des États-Unis dans ses menaces. "Dans l'esprit du président, ces menaces ont déstabilisé la Corée du Nord et l'ont forcé à négocier des programmes d'armement nucléaire et de missiles", analyse le New York Times. En effet, après des provocations à répétition durant lesquelles Donald Trump promettait "le feu et la fureur" à Pyongyang, les deux hommes avaient fini par opérer un rapprochement plutôt inattendu.
Pour le quotidien américain, trouver un terrain d'entente avec l'Iran s'annonce toutefois compliqué, car les dirigeants iraniens restent sur leurs gardes : "Ils semblent convaincus que M. Trump essaie de les inciter à commettre une erreur."
Nous avons vu beaucoup de mots très belliqueux de M. Trump dans le passé, mais ce tweet... Je pense que cela le porte à un nouveau niveau.
Un analyste militairesur la chaîne CNN
Sarah Sanders, attachée de presse de la Maison Blanche, refuse de dire si Donald Trump a consulté son entourage avant de poster ce message sur Twitter, précise CNN. Difficile donc de savoir s'il s'agit d'une stratégie diplomatique réfléchie de la part du président américain.
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