: Vidéo Victoire de Donald Trump : Kamala Harris reconnaît sa défaite et enjoint ses partisans à "continuer le combat"
Une courte déclaration acclamée par ses partisans, à l'issue d'une journée sous les radars. Kamala Harris a pris la parole, mercredi 6 novembre, après sa défaite à l'élection présidentielle américaine face à Donald Trump, son rival républicain. La candidate démocrate, qui n'avait pas fait de déclaration depuis que le verdict des urnes a commencé à sourire à son adversaire, s'est exprimée sur les coups de 16 heures (22 heures à Paris), à l'université Howard de Washington. C'est dans cette faculté où elle a étudié que ses partisans s'étaient déjà réunis la veille, dans l'espoir vain de vivre un "moment historique" qui n'est jamais advenu.
Le campus était moins rempli que la veille, mais de nombreux soutiens ont tenu à assister à l'événement, au lendemain d'une défaite très amère. En particulier des personnes afro-américaines, dont bon nombre d'étudiants d'Howard, une institution surnommée "la Harvard noire". "Kamala ! Kamala ! Kamala !", ont scandé partisans et membres de la campagne peu avant l'arrivée de la vice-présidente, l'acclamant chaleureusement dès son entrée sur l'estrade.
Au cours de son discours, d'une dizaine de minutes environ, la candidate a tenté de remobiliser des partisans défaits et émus. "Nous devons accepter" le résultat de l'élection, a assuré la candidate démocrate, qui a enjoint ses partisans à "continuer le combat" pour leurs idées, pour "la liberté", la démocratie, les droits reproductifs ou encore "les idéaux de notre Nation". Kamala Harris a appelé à poursuivre ces efforts "dans l'isoloir, dans les cours de justices et sur les places publiques".
"Le combat pour notre pays en vaut toujours la peine."
Kamala Harrisà l'université Howard, à Washington
Devant des étudiants d'Howard, la candidate défaite a lancé un appel aux jeunes, sous les encouragements du public. "Il est normal d'être déçus. N'abandonnez jamais. N'arrêtez jamais d'essayer de rendre le monde meilleur", a-t-elle lancé avec vigueur. La vice-présidente, la voix un peu plus tremblante que d'habitude, a aussi promis d'"aider" Donald Trump dans la transition pour la Maison Blanche. Le président-élu doit s'installer derrière le Bureau ovale le 20 janvier, date de sa prestation de serment.
Plus tôt dans la journée, Kamala Harris a brièvement appelé son tombeur pour le féliciter. Selon le camp démocrate, elle a insisté sur la nécessité d'une passation de pouvoir "pacifique" d'ici à la prise de fonction du républicain. Selon l'exécutif américain, Donald Trump a également reçu les félicitations de Joe Biden, qui a invité le milliardaire à la Maison Blanche. Le dirigeant démocrate de 81 ans s'adressera à la nation jeudi pour évoquer les résultats de l'élection.
"Je ne verrai pas une femme présidente de mon vivant"
Au coeur du campus d'Howard, Sherry McDaniel Thomas est venue tôt pour entendre la voix de sa candidate. "J'avais besoin d'être ici, de rester en soutien. Je dois garder l'espoir, rester positive", pointe discrètement l'enseignante retraitée afro-américaine, qui a grandi dans le quartier. "Je crois que je ne verrai pas une femme présidente, ni peut-être même un autre président démocrate de mon vivant", glisse-t-elle d'une voix posée, l'air grave.
Autour d'elle, on entend quelques rires et discussions plus légères, mais de nombreux visages restent marqués. L'ambiance est assez lourde. Chardae, étudiante en histoire, confie avoir pleuré à l'annonce des résultats. "Je me sens paralysée, sans espoir", poursuit la jeune femme afro-américaine, avant de pleurer dans les bras de Sherry McDaniel Thomas. Entre Donald Trump et une femme noire, "les gens ont fait leur choix". Un peu plus loin, deux autres étudiantes se prennent à leur tour dans les bras.
"Donald Trump ne va pas se soucier des femmes noires. J'ai peur de notre accès à l'éducation et aux soins, de l'immunité de certains policiers aussi."
Chardae, étudiante à l'université Howardà franceinfo
Irene Johnson, en troisième année à Howard, est venue avec des amis. "L'Amérique était-elle prête à élire une femme racisée ?", s'interroge l'étudiante, née en Inde. Elle vit depuis quinze aux Etats-Unis, mais "a peur" en tant que jeune femme immigrée – surtout après une campagne axée sur l'immigration. Rumi Okoka, à ses côtés, craint quant à lui que des personnes racistes se sentent "encouragés" sous une nouvelle présidence Trump.
Dans le public, l'émotion est palpable à l'écoute des paroles de Kamala Harris. Rashida, venue avec sa fille de 14 ans, laisse couler quelques larmes. "Elle a été une source d'inspiration. Aujourd'hui, elle nous a donné un peu d'espoir", commente-t-elle. En tant que mère afro-américaine, elle raconte ses craintes pour ses enfants noirs, pour les futurs droits reproductifs de sa fille aussi. "L'Amérique l'a choisi, lui, plutôt qu'une femme noire très qualifiée." Pour elle, "c'est un message terrible."
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