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USA 2016: les candidats républicains se déchirent à coups d'insultes

«Idiot, désastre»... La méthode Trump semble se généraliser. Le milliardaire, qui a adopté pour sa campagne un ton agressif, à la limite de l'insulte, cartonne dans les sondages. Résultat, la plupart des autres candidats républicains plus ou moins déclarés se lancent dans la surenchère verbale. Pour le plus grand plaisir des médias qui comptent les points.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Lors d'une réunion le 25 août, le candidat Trump offre son livre intitulé «Le temps d'être dur». Tout un programme, pour ses concurrents, notamment. (SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

A cinq mois de la primaire chez les Républicains, le ton est à la polémique, voire à l’insulte, entre les seize prétendants. Le premier à entrer dans la danse a été, bien sûr, Donald Trump qui continue à surfer sur la recette qui l’a propulsé en tête des sondages. 

Il en a déjà fait beaucoup, mais il continue. Ainsi, mardi 25 août, le candidat milliardaire a expulsé d'une conférence de presse un célèbre présentateur mexicano-américain, lui demandant de «rentrer chez Univision», premier réseau de chaînes hispaniques aux Etats-Unis. Il n’y a pas longtemps, il avait déjà attaqué les Mexicains en parlant des «violeurs» à propos des migrants venant du sud.

Capture écran de CNN reprenant les propos de Mike Huckabee sur l'accord avec l'Iran (CNN)

Et dans cette course effrénée à celui qui fera le plus de bruit, les phrases choc sont devenues la marque de fabrique de cette entrée en campagne estivale. Ainsi Mike Huckabee, qui a estimé que l'accord sur le nucléaire iranien rapprochait les Israéliens de «la porte du four» ou Ted Cruz, sénateur du Texas, pour qui le président Barack Obama soutient le terrorisme.

Il faut dire que ce dernier n’avait pas hésité à se faire filmer en train de se faire cuire du bacon sur un fusil... alors que les meurtres se multiplient dans le pays reposant sans cesse la question sur le contrôle des armes.

Peu de candidats, à l'instar du sénateur Marco Rubio, qui se tient au-dessus de la mêlée, résistent à la surenchère. «Si je commente tout ce qu'il dit, toute ma campagne va être consumée par cela», a dit ce dernier à la chaîne NBC. Cela n’a pas empêché, Donald Trump de le qualifier de «personne terrible» pour s'être porté candidat contre son ancien mentor Jeb Bush.

Pour le frère de l’ex-président, Trump a su aussi distiller quelques formules. Il l’a qualifié de «désastre» ce qui reste plus aimable que ce qu’il a réservé à l'ex-gouverneur du Texas, Rick Perry, qui, selon lui, devrait être «obligé de passer un test de QI». Mais Trump peut aussi avoir droit à ces remarques aimables. Le sénateur Lindsey Graham, par exemple, l'a traité de «parfait idiot».

Comme dit une analyste américaine,«Il n'y a jamais eu quelqu'un qui se moque de manière aussi flagrante de la civilité que Donald Trump» lors d'une élection. Mais ajoute Rita Kirk, les déclarations au vitriol font mouche chez les Américains «insatisfaits» du système politico-économique.

En fustigeant ses adversaires, «(Donald) Trump dit: "Ne sois pas le mec sympa. Sois le gagnant, celui qui décide." C'est ce que veut la base électorale républicaine», pense M.Lakoff, professeur de linguistique à l'université de Berkeley en Californie. Le niveau de la campagne devrait donc continuer à progresser. Joseph Stiglitz, le prix Nobel d'économie, va plus loin et estime que ce sont les Américains qui sont exclus de la croissance qui expriment leur colère en soutenant Trump.

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