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Face à la déchristianisation en Slovaquie, le pape François veut s'adresser à la jeunesse

Alors que les jeunes slovaques désertent les églises, le pape François va tenter de les  convaincre à l'occasion d'un rassemblement mardi soir. Le souverain pontife appelle à plus de modernité dans l'institution.

Article rédigé par franceinfo, Bruce de Galzain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le Pape François dans les rues de Presov en Slovaquie, mardi 14 septembre. (TIZIANA FABI / AFP)

Le pape François est en Slovaquie depuis dimanche et jusqu'à mercredi. Après avoir appelé à la fraternité dans ce pays de cinq millions d'habitants, il rencontre mardi 14 septembre au soir les jeunes dans un stade à Kosice à l'est du pays. Dans le cœur historique de la capitale Bratislava, tout est particulièrement soigné, mais on ne voit pas de drapeau aux couleurs du Vatican ou d'affiche pour accueillir le pape François, pourtant apprécié. 

"Il a de quoi dire à tout le monde", estime Milosv 43 ans. Lui n'est pas croyant mais ce pape l'interpelle : "J'ai l'impression que ce pape vit dans la réalité, qu'il connaît très bien le monde et qu'il a des idées pour essayer de faire mieux." 

Des restrictions allégées face au faible nombre d'inscrits

L'organisation du rassemblement a été perturbée par la pandémie de Covid-19 : les slovaques devaient être initialement vaccinés avant de rentrer dans le stade, mais vu le peu d'inscrits, seul un test négatif est désormais exigé. Pourtant catholique, Michaela, 28 ans, n'ira pas voir le souverain pontife par peur des rassemblements d'abord mais aussi parce qu'elle n'est plus vraiment convaincue : "On n'a plus le sentiment d'importance de la religion comme dans le passé".

"Le monde change, il devient plus moderne, les gens se tournent plus vers les technologies et le consumérisme. Je n'ai pas ce besoin de me tourner vers la religion."

Michaela, jeune catholique slovaque

à franceinfo

"présenter différemment la chrétienté"

Le pape a justement mis en garde les évêques et prêtres slovaques contre le risque de voir l'église devenir un lieu rigide et fermé, et les a appelés à être créatifs. Philippe, jeune séminariste slovaque de 26 ans, a bien reçu le message. Pour lui, "pour être plus moderne, on doit présenter différemment la chrétienté, tout en restant les mêmes car c'est notre vérité depuis 2000 ans. C'est le message qui doit être présenté de manière moderne".

Les églises catholiques ne sont pas vides en Slovaquie mais les jeunes n'y viennent plus beaucoup. Seront-ils présents en masse mardi soir et mercredi à la messe finale ? "À la fin on va voir combien de gens vont assister à ces rassemblements, mais j'ai peur que ça n'atteigne pas les chiffres du dernier rassemblement, quand il y avait Jean-Paul II", pronostique Milosv. En 2003, plus de 300 000 personnes avaient assisté aux différentes messes et rassemblements de Jean-Paul II. Ils sont trois fois moins à s'être inscrits pour voir le pape François.

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