"Lobby gay" au Vatican : le Saint-Siège dénonce une tentative de déstabilisation
L'administration du Vatican affirme que les informations faisant état d'un réseau de prélats gay sont destinées à peser sur l'opinion publique pendant le processus de désignation du nouveau pape.
Tout cela ne serait que "médisance" et "calomnies" : le Vatican a contre-attaqué samedi 23 février après les allégations sulfureuses concernant l'existence d'un réseau de prélats gays. Pour les hauts-responsables du Saint-Siège, ces informations auraient pour but de destabiliser le processus de désignation du nouveau pape, après la démission de Benoît XVI.
A l'origine de l'affaire se trouve un article La Republicca (de gauche), qui évoque la présence d'un "réseau gay" au sein du Vatican. Ses membres seraient victimes du chantage de laïcs auxquels ils seraient liés par des liens de "nature mondaine". De son côté, l'hebdomadaire Panorama (plutôt à droite), affirme que le "lobby gay" du Vatican "serait, et de loin, le plus ramifié et influent de tous ceux existant au sein de la Curie". Les journaux mêlent à ces allégations des interrogations sur la gestion des finances du Vatican.
Certains chercheraient "à peser sur l'opinion publique"
Tour à tour, le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, et la secrétairerie d'Etat, l'administration centrale du Saint-Siège habituellement fort discrete, s'en sont pris avec virulence aux auteurs de ces informations.
"Alors que dans le passé c'était les grandes puissances, c'est-à-dire les Etats, qui cherchaient à conditionner l'élection du pape, aujourd'hui on tente de peser sur l'opinion publique", a déploré la secrétairerie, fustigeant la multiplication de "nouvelles souvent non vérifiées, ou non vérifiables, voire fausses, qui portent un grave dommage aux personnes et aux institutions". Le père Lombardi a appelé les media à faire preuve de "mesure" pour évoquer ces "sujets importants".
La partie émergée d'une lutte de pouvoir ?
La presse italienne affirme que ces informations seraient mentionnées dans un rapport rendu à Joseph Ratzinger par trois cardinaux. Les conclusions de cette enquête l'auraient poussé à abandonner sa charge. Le pape a de son côté expliqué sa démission par son âge, 85 ans, et son affaiblissement phyisque. Mais lors de sa dernière grande messe mercredi, ému et fatigué, il a dénoncé "l'hypocrisie religieuse", "les coups portés à l'unité de l'Eglise, aux divisions du corps ecclésial".
Selon les vaticanistes, la fuite de documents a pu être utilisée par l'un ou l'autre pour déconsidérer un rival au sein de la curie et pourrait se répéter dans le but de peser sur le choix du nouveau pape.
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