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Venezuela : le président Maduro décrète l'état d'exception

L'opposition, qui réclame un référendum pour révoquer le président Maduro, appelle à manifester, samedi

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le président vénézuélien Nicolas Maduro s'exprime depuis le palais présidentiel à Caracas, le 13 mai 2016. (MARCELO GARCIA / PRESIDENCIA VENEZUELA / AFP)

Après la crise économique au Venezuela, la crise politique prend de l'ampleur. Le président Nicolas Maduro a décrété, dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 mai, l'état d'exception, redoutant des "menaces extérieures". Le décret "d'état d'exception et d'urgence économique" vise à "neutraliser et mettre en échec l'agression extérieure" qui pèse sur le pays, a déclaré le chef de l'Etat socialiste dans une allocution radiotélévisée depuis le Palais du gouvernement.

Le Venezuela, autrefois riche producteur pétrolier grâce à ses réserves les plus importantes au monde, est plongé dans une grave crise. S'ajoutant à l'effondrement économique, il vit une profonde crise politique entre un gouvernement chaviste (du nom de l'ex-président, Hugo Chavez) et un Parlement d'opposition.

Maduro accuse l'opposition de vouloir un coup d'Etat

Nicolas Maduro étend et proroge "pour les mois de mai, juin, juillet" un précédent "décret d'urgence économique", en vigueur depuis la mi-janvier et qui expirait samedi. "L'urgence économique" autorise l'exécutif à disposer des biens du secteur privé pour garantir l'approvisionnement des produits de base, ce qui, selon l'opposition, ouvre la voie à de nouvelles expropriations.

L'opposition n'a pas tardé à réagir, le député d'opposition Tomás Guanipa accusant le président de vouloir "destabiliser le pays et empêcher le référendum" que  l'opposition souhaite organiser d'ici fin 2016. Cette dernière a rassemblé début mai 1,8 million de signatures en faveur du référendum pour révoquer le président Maduro.

De son côté, le chef de l'Etat accuse l'opposition de vouloir perpétrer un "coup d'Etat", à l'image de ce qui, selon lui, s'est produit au Brésil, où la présidente de gauche Dilma Rousseff a été écartée du pouvoir par le parlement dans l'attente de son procès en destitution. Selon le Washington Post (en anglais), des responsables des services de renseignements américains estiment que le gouvernement vénézuélien pourrait être renversé par une insurrection populaire cette année.

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