Présidentielle au Venezuela : la cheffe de l'opposition, Maria Corina Machado, explique devoir "se cacher" et "craint pour sa vie"

Plus de 1 200 personnes ont été interpellées et une douzaine tuées lors de manifestations spontanées sur les deux jours suivant la réélection contestée de Nicolas Maduro.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Maria Corina Machado, la cheffe de file de l'opposition au Venezuela, manifeste contre la réélection contestée du président Nicolas Maduro, à Caracas, le 30 juillet 2024. (PEDRO RANCES MATTEY / ANADOLU / AFP)

Elle est forcée de "se cacher". La cheffe de l'opposition vénézuélienne, Maria Corina Machado, a assuré "craindre pour [sa] vie", jeudi 1er août, après avoir appelé à la mobilisation dans la rue contre la réélection contestée de Nicolas Maduro à la tête du pays.

"J'écris ces lignes cachée, craignant pour ma vie, ma liberté et celle de mes compatriotes", partage Maria Corina Machado dans une tribune au quotidien américain The Wall Street Journal, au lendemain de menaces lancées à son encontre par Nicolas Maduro. Mercredi soir, elle a appelé les Vénézuéliens à descendre dans les rues. "Nous avons proposé au régime d'accepter démocratiquement sa défaite (...) mais il a choisi la voie de la répression, de la violence et du mensonge", a-t-elle lancé sur X. "Il nous appartient maintenant à tous de faire valoir la vérité. Mobilisons-nous".

Plus de 1 200 manifestants arrêtés, une douzaine tués

Maria Corina Machado avait été déclarée inéligible par le pouvoir, et remplacée au pied levé à la présidentielle de dimanche par le discret diplomate Edmundo Gonzalez Urrutia. Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013 et héritier du dirigeant socialiste Hugo Chavez, a été réélu pour un troisième mandat jusqu'en 2031, à l'issue du scrutin de dimanche remporté avec 51,2% des voix contre 44,2% à son adversaire, selon les résultats officiels.

Ses opposants ont immédiatement dénoncé une "fraude massive", affirmant détenir les preuves de la victoire. Ils exigent que les bulletins soient recomptés de manière transparente, une demande reprise par de nombreux pays occidentaux, mais aussi d'Amérique latine.

Plus de 1 200 personnes ont été interpellées et une douzaine tuées lors des manifestations spontanées qui ont éclaté dans le pays dans les deux jours ayant suivi le scrutin. L'opposition a fait état de vingt morts et onze disparitions forcées. De son côté, Nicolas Maduro a menacé mercredi d'emprisonner les deux chefs de l'opposition, jurant que ses adversaires n'arriveraient "jamais au pouvoir".

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