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Vidéo "Ils sont passés dessus avec un tank" : quand un blindé fonce sur des manifestants au Venezuela

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 2 min
blinde Venezuela
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Article rédigé par franceinfo avec AFP - Jourdain Benoît
France Télévisions

Les manifestations des partisans de Juan Guaido à Caracas ont donné lieu à une scène surréaliste : un blindé des autorités gouvernementales a foncé sur la foule.

"Quand j'ai vu la voiture qui roulait sur les gens, je me suis dit 'mais qu'est-ce qu'il se passe ?'" Luisa Berlioz, journaliste à Caracas (Venezuela), ne s'en remet toujours pas. Comme tout le monde, elle a été choquée par la vidéo où l'on voit un blindé foncer sur une foule de manifestants, en laissant plusieurs au sol. La scène s'est produite mardi 30 avril dans la capitale du pays. 

Sur une voie rapide qui longe La Carlota, une base militaire de Caracas, des centaines de manifestants partisans de Juan Guaido, président autoproclamé du pays, sont rassemblés pour soutenir les militaires qui avaient choisi de rallier l'opposition. Face à eux, plusieurs véhicules blindés des forces gouvernementales. L'un d'eux est visé par des projectiles enflammés. Un autre monte par-dessus le parapet qui sépare la route et roule sur un groupe de manifestants. 

"Etre en sécurité pour protester ? Ici, ce n'est pas possible"

Miraculeusement, aucun mort n'est à déplorer. En revanche, plusieurs personnes ont été blessées. Un manifestant qui a assisté à la scène a témoigné devant les caméras du média NTN24. Très marqué parce qu'il venait de voir, il a laissé exploser sa colère et sa détresse : "Nous avons besoin d'aide. Je m'appelle Miguel. Ils ont écrasé un manifestant, ils ont écrasé une moto. Ils ont aussi écrasé des gens qui ne lançaient pas de pierre."

Depuis le 23 janvier, le Venezuela, confronté à la plus grave crise économique et politique de son histoire, compte de fait deux présidents. D'un côté, le député Juan Guaido, reconnu comme président par intérim par une cinquantaine de pays, dont la France et les Etats-Unis, et de l'autre le chef de l'Etat en exercice, le socialiste Nicolas Maduro, soutenu par la Chine et la Russie. C'est sous ses ordres qu'ont agi les forces de l'ordre, le 30 avril. Luisa Berlioz y voit une stratégie pour empêcher les manifestations : "Comment peux-tu imaginer que la voiture des autorités gouvernementales, qui est censée te protéger, va t'écraser ? Comment peux-tu sortir et être en sécurité pour protester ? Ici, ce n'est pas possible."

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